<366>qui rejaillit le plus sur vous, mon très-cher frère, et, pour peu qu'on ait du sentiment, on ne peut qu'être touché de ce que vous avez fait en cette occasion.

249. AU PRINCE HENRI.

Le 11 septembre 1774.



Mon très-cher frère,

J'ai reçu avec bien du plaisir la lettre que vous venez de m'écrire, et je suis sensible comme je le dois, mon cher frère, à la part que vous daignez prendre à mon individu. J'ai bien prévu que la proposition que l'impératrice de Russie pourra vous faire du voyage de Russie ne vous serait pas précisément agréable. Tous les voyages dans ce pays-là ne peuvent pas être aussi intéressants que le premier, mon cher frère, que vous y avez fait, et certainement, supposé même qu'il y eût à présent un objet (ce qui n'est point), je ne voudrais cependant pas vous persuader à faire ce voyage à contre-cœur. Mais l'unique raison que j'y vois est d'entretenir cette princesse dans les bonnes dispositions où elle se trouve, et d'y maintenir, mon cher frère, votre crédit, qui pourra devenir d'une grande utilité à notre neveu après ma mort, parce que, liée à vous, outre le mariage du grand-duc, vous serez toujours en état, mon cher frère, par vos lettres, de maintenir la bonne intelligence entre la Russie et la Prusse, et par là de rendre à notre patrie le plus grand service qu'un prince de la maison puisse jamais lui rendre. Vous savez bien que vous m'avez créé le caissier de votre borsiglio, et je me suis préparé, comme de raison, à me charger des dépenses que ce voyage entraîne, et des présents que l'usage vous oblige de faire en pareille occasion; et je crois qu'avec quarante ou cinquante mille écus vous pourrez y fournir. Les lettres que j'ai reçues en dernier lieu de ce pays disent que l'Impératrice veut célébrer les fêtes pour la paix à Moscou.