<406>Je ne puis avoir de réponse de Vienne que mercredi; je vous la communiquerai. Je suis, etc.

291. AU MÊME.

Le 24 février 1778.



Mon très-cher frère,

Je viens, mon très-cher frère, de recevoir la réponse à mon mémoire adressé à la cour de Vienne. Cette réponse est si mal raisonnée, qu'un écolier en droit pourrait la réfuter. On y travaille actuellement, et quoique je réserve encore mes meilleurs arguments pour la fin de la négociation, la cour de Vienne ne sera pas moins réduite ad absurdum. Je crois bien que l'impératrice de Vienne veut la paix; elle aurait des conquêtes qui ne lui auraient rien coûté; mais il n'en sera pas ainsi. La France se déclare absolument pour nous, et elle agira vigoureusement. Je n'entretiens cette négociation que pour terminer mon traité avec la France et gagner le printemps. Les Autrichiens ne se doutent de rien; ils ne savent pas que la France et nous sommes d'accord. Voilà, de plus, le roi de Sardaigne qui s'offre à faire une diversion dans le Milanais. Vous voyez les Autrichiens entamés de tous les côtés, et vous comprenez bien que, après avoir signé avec la France et la Sardaigne, toutes les offres de la cour de Vienne viendront après coup. Je vous expose cette affaire telle qu'est sa situation actuelle, et vous jugerez, mon cher frère, comme moi, que notre situation n'est pas mauvaise. Voici un bulletin où vous verrez tout ce que le public de Paris juge des affaires. Je suis, etc.