<462>cent dispositions à faire et des précautions à prendre qui vont à l'infini, tant pour la sûreté du poste que pour les vivres. C'est en vous assurant de toute ma tendresse que je vous prie de me croire avec bien de l'estime, etc.

346. AU MÊME.

Breslau, 4 novembre 1778.



Mon très-cher frère,

C'est réellement une perte que celle du général Sobeck. Nous en avons fait quelques-unes de semblables; mais il faut se rappeler qu'une armée est un corps éternel pour la masse, mais dont les membres se renouvellent continuellement. Une bataille fera encore bien d'autres changements que la campagne stérile en événements que nous venons d'avoir. J'ai bien établi les quartiers de la Haute-Silésie, et je les crois maintenant à l'abri de toute insulte. Selon les mesures que nous avons prises, nous pouvons être les maîtres de la principauté de Teschen dès que nous le voudrons; mais il faut encore un peu différer cette entreprise. Je suis revenu ici tout étonné de me retrouver dans une grande ville et dans un pays policé. En vérité, cette Bohême et cette Moravie ne valent guère mieux que le pays des Algonquins; une race d'hommes à demi sauvages les habite, et l'espèce humaine y est prodigieusement dégradée. L'ennemi se tient très-tranquille dans ses quartiers, et je crois que l'hiver se passera assez tranquillement. Peut-être faudra-t-il encore barbouiller du papier inutilement; mais enfin il faut s'assujettir à sa destinée, personne ne la peut éviter. Je suis maintenant occupé à prendre des mesures pour l'année prochaine, pour compléter l'armée, pour les vivres, pour les charrois, et généralement pour réparer nos pertes et nous remettre en une situation vraiment formidable. Voilà, mon cher frère, ce qui fait mes menus plaisirs et quelquefois mes