<477>

362. AU MÊME.

Breslau, 28 mars 1779.



Mon très-cher frère,

Je ne puis encore vous marquer rien de positif touchant la paix. Si j'étais, mon cher frère, dans la nécessité de la gueuser, je pourrais avoir recours aux expédients que vous proposez; mais je n'en suis pas, grâces au ciel, réduit à cette extrémité. Si la Saxe n'obtient pas une satisfaction honnête, personne, à l'avenir, ne voudra s'allier avec la Prusse. Ainsi j'insiste roide sur ce point; ou qu'on indemnise la Saxe, ou je continue la guerre : voilà les paroles sacramentales de la négociation. Attendons donc patiemment ce que le congrès fera; et comme d'ailleurs je suis préparé à tout événement, je n'ai rien à craindre. C'est en vous embrassant que je vous prie de me croire avec toute la tendresse possible, etc.

363. AU MÊME.

(Breslau) 13 avril 1779.



Mon très-cher frère,

Je vous annonce enfin, mon cher frère, la paix autant que faite,a non pas plâtrée, non pas obtenue en sacrifiant nos alliés, mais une paix conforme à l'honneur et à la dignité de la Prusse. L'électeur de Saxe aura quatre millions en argent, le prince de Deux-Ponts aura sa satisfaction, et la Bavière, à l'avenir, demeurera intacte aux désirs des Autrichiens à la démembrer. Cette nouvelle est arrivée en même temps avec celle de Constantinople, qui nous apprend la signature des préliminaires entre les Russes et la Porte. Toute notre affaire pourra traîner jusqu'à la fin du mois pour gagner son entière confection. Comme je crois que


a Voyez t. VI, p. 196 et suivantes.