<514>

393. AU MÊME.

Le 24 octobre 1784.



Mon très-cher frère,

Vous avez, mon cher frère, tous les jours de nouveaux objets qui vous occupent; vous passez vos jours à parcourir de chef-d'œuvre en chef-d'œuvre, et à voir encore les traces récentes des magnificences du règne de Louis XIV. Cela peut occuper plus longtemps qu'on ne le pense. Si vous retourneza pour être vers la fin du mois à Brunswic, j'espère que vous voudrez bien passer par chez moi, ce qui n'allonge votre chemin pour Berlin que de deux lieues. Je ne saurais pas vous mander d'ici la moindre chose, parce que nous ne faisons que végéter, tandis que toute la nation française danse, court, rit, chante, et se multiplie ou se produit toujours de nouveau. J'aime donc mieux, pour ne vous pas ennuyer, abréger ma lettre, et me contenter de vous assurer du tendre attachement et de la haute estime avec laquelle je suis, etc.

394. AU MÊME.

Le 7 novembre 1784.



Mon très-cher frère,

Je viens de recevoir votre lettre du 24 octobre avec le chiffre. Je bénis le ciel, mon cher frère, de vous savoir délivré de vos coliques; mais dans cette arrière et mauvaise saison, je vous avoue que je crains pour votre retour, parce que l'air froid et les mauvais chemins peuvent facilement déranger votre santé, qui n'est pas des plus fortes. J'adresse cette lettre à Brunswic, où j'apprends que vous vous rendrez le 20 de ce mois. Je ne réponds point au chiffre, parce que j'espère que, sans que cela allonge votre voyage, vous viendrez à votre retour passer quelques


a Le prince Henri partit de Paris le 2 novembre. Voyez t. XXV, p. 394.