<526>

408. AU MÊME.

Le 3 mars 1786.



Mon très-cher frère,

Rien ne pouvait m'être plus agréable que le plaisir que vous voulez bien me procurer, la semaine prochaine, de vous revoir et de vous embrasser, mon cher frère. Je vous prie en même temps de vouloir avoir quelque indulgence pour mes infirmités, qui me mettent hors d'état de faire tout ce que je voudrais. Je me réjouis d'avance sur mercredi prochain, en vous priant de me croire avec le plus tendre attachement et la plus haute estime, etc.

409. DU PRINCE HENRI.

Rheinsberg, 30 mars 1786.



Mon très-cher frère,

De toutes les situations la plus pénible pour moi est celle de savoir que vous souffrez, mon très-cher frère. Je voudrais au moins pouvoir vous soulager; je vous supplie de croire que si j'en étais capable, j'y ferais tous mes efforts. Cependant, pour peu que le beau temps continue, j'espère que si vous prenez l'air, insensiblement ce remède sera plus salutaire que toutes les médecines, et un exercice modéré, dans la belle saison, mettra en mouvement la matière qui embarrasse la poitrine, et qui se dégagera plus facilement. Vous me pardonnerez, mon très-cher frère, si je prends le langage d'un médecin. Dans ce moment, j'en voudrais être un, pour vous rendre service; au moins mes vœux, s'ils sont exaucés, vous rendront la santé.

Vous avez grande raison, mon très-cher frère, de dire que le règne des prophètes est passé; les imposteurs ne peuvent tromper longtemps, si même ils en imposent pendant quelque temps au peuple. Ce n'est que chez les Islandais, Groënlandais, et chez