<171>rassure contre les appréhensions de l'hiver. Le jour du nouvel an, on représentera le Cinna. Si la musique en est belle, je prendrai la liberté de vous l'envoyer. Notre belle-sœur est encore entre la poire et le fromage, et nous attendons impatiemment qu'elle veuille nous apprendre ce qui l'a enflée depuis neuf mois.b

Daignez me conserver votre précieuse amitié, et rendre justice à la tendresse des sentiments avec lesquels je suis, la vieille, la nouvelle et toutes les années de ma vie, ma très-chère sœur, etc.

200. A LA MÊME.

Le 2 janvier 1748.



Ma très-chère sœur,

Je vous rends mille grâces du bon pâté qu'il vous a plu de m'envoyer. Il a été mangé en faisant mille vœux pour votre santé. J'ai en même temps le plaisir de vous apprendre que notre belle-sœur est accouchée d'un prince fort et robuste, qui crie comme un aigle, et qui, selon le dire de madame de Gersdorff, ressemble à père et à mère comme deux gouttes d'eau. Je voudrais fort que votre santé fût aussi bonne que je vous la souhaite, et que nous n'eussions plus d'inquiétudes sur ce sujet. Hier on a joué le Cinna, qui a eu des applaudissements généraux, et qui fait un grand effet sur le théâtre. Nous sommes dans les convulsions des compliments sur la nouvelle année; je ne sais quand ils finiront. Vous priant de me croire avec la plus parfaite tendresse, ma très-chère sœur, etc.


b La Princesse de Prusse accoucha, le 30, du prince Henri, qui mourut le 26 mai 1767. Voyez t. VII, p. 43-56.