<201>vivre avec Maupertuis qu'avec lui. Son caractère est sûr, et il a plus le ton de la conversation que le poëte, qui, si vous y avez bien pris garde, dogmatise toujours. Je suis fort content de Carestini, surtout de l'adagio. On me marque de Dresde que Salimbeni a encore moins de voix qu'il n'en avait ici. Il faudra envoyer au marché aux chapons, et voir si on en trouvera quelqu'un qui chante bien et qui soit traitable. Si notre opéra vous peut faire plaisir, je le ferai transcrire et vous l'enverrai. Je me recommande encore à votre précieux souvenir, en vous assurant, ma très-chère sœur, qu'on ne saurait être plus que je le suis, etc.

230. A LA MÊME.

Le 3 juillet 1751.



Ma très-chère sœur,

Nous célébrons aujourd'hui votre fête de bon cœur. Je date l'époque de mon bonheur de l'heureux jour qui vous a vue naître. Je ne vous répète point les vœux que je fais pour votre prospérité et votre conservation; ils vous sont bien connus; je ne fais que les continuer. Je confonds vos intérêts avec les miens; dans votre santé je crois voir ma vigueur, dans votre prospérité mon contentement; même votre amitié me retrace tout ce que mon cœur me dit pour vous. Je me souviens d'avoir entendu dire, l'automne passé, que vous souhaitiez du bois de cèdre pour faire un cabinet à l'Ermitage. J'ai trouvé de ce bois, et je prends la liberté de vous en offrir. Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il est du Liban, et que défunt le roi Hirama n'en eut pas de plus beau.

Daignez ajouter foi à la tendresse des sentiments et à la parfaite estime avec laquelle je suis à jamais, ma très-chère sœur, etc.

Mille compliments, je vous supplie, au Margrave.


a II Samuel, chap. V, v. 11.