<224>employé pour mon usage un sou qui appartînt à l'État;a mais ce qui est à ma disposition sera aussi à la vôtre, et j'attends que vous ayez fait votre plan pour y concourir de ma part. S'il vous faut habiller votre opéra, vous n'avez qu'à dire un mot; j'ai une si grande garde-robe d'histrions, que je puis facilement vous fournir ce qu'il vous faut pour un opéra; vous n'avez qu'à me dire ce qui peut vous convenir, et je serai charmé de pouvoir contribuer en quelque chose à votre agrément. L'amitié, ma chère sœur, est peinte avec des ailes de feu; il faut qu'elle vole et se porte avec vivacité vers l'objet aimé. Dites, je vous prie, et vous serez obéie promptement. J'ai honte de vous offrir mes vieux haillons; mais si vous avez dessein de faire un opéra, cela vous satisfera pour le moment, et ensuite cela fait de bons habits pour la comparse. Tous mes vœux sont pour vous; il faut cependant qu'un pauvre déiste ne paraisse pas réprouvable aux yeux de l'Être suprême; il m'accorde votre santé, c'est tout ce qui m'est le plus cher. Je suis avec les plus tendres sentiments, ma très-chère sœur, etc.

255. A LA MÊME.

Ce 13 (mars 1753).



Ma très-chère sœur,

Je me trouverais trop heureux, si je pouvais contribuer en quelque chose à votre bien-être; mon consentement, ma chère sœur, est bien peu; j'aurais dû vous assister plus réellement, mais malheureusement je ne suis pas encore en état d'en faire autant. Vous faites fort bien de vous arranger chez vous le mieux que vous le pouvez, en attendant que vous puissiez rebâtir votre maison; et comme vous n'avez point d'enfants, c'est fort bien pensé que de ne vous régler que sur vos besoins. Je me prépare à vous assister du peu qui dépend de moi; souve-


a Voyez t. VI, p. 244 et 245, nos 2 et 5.