<24>drôle d'humeur, n'a pu venir à bout jusqu'à présent de me faire rire. Je souhaite de tout mon cœur que vous trouviez tout sur un bon pied, et serai inquiète jusqu'à ce que j'en apprenne des nouvelles. L'infante de Cassubiea vous assure qu'elle se donne à tous les Herdek Teremtetem,b si elle n'est pas votre très-humble servante. La gouvernantec a eu un petit accident hier; le petit tonneau lui a paru si appétissant, qu'il lui a pris envie de le vider. Un chacun a voulu s'émerveiller de le faire à votre santé; mais comme la masse qui y entre était copieuse, la bonne dame en a eu un si furieux Rausch, qu'elle n'a pas quitté le lit d'aujourd'hui. Elle se met à vos pieds. Le Margrave en fait de même, aussi bien que moi et toute la petite société, étant avec toute la tendresse imaginable et la plus forte considération, mon très-cher frère, etc.

22. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Dessau, 11 octobre 1734.a



Ma très-chère sœur,

Dans ce moment je viens de recevoir une lettre de la Reine, et de la princesse,b que voici jointes, dont vous pourrez juger, ma


a Mademoiselle de Grumbkow, dame d'atour de la Margrave, et nièce du feld-maréchal du même nom, que Frédéric appelle souvent cher Cassubien dans les lettres qu'il lui a adressées à partir de l'année 1733. Voyez t. XVI, p. 92 et suivantes. Quant à mademoiselle de Grumbkow, voyez les Mémoires de la Margrave, t. II, p. 52 et 53, 250 et 251.

b Ces deux mots, que nous croyons être un jurement hongrois, se trouvent également en tête d'une lettre en allemand adressée par Frédéric à M. de Groben le 17 août 1734.

c Madame de Sonsfeld.

a Frédéric avait déjà passé par Dessau en entrant en campagne. Il avait écrit à son ami le jeune prince Léopold d'Anhalt-Dessau, Berlin, 17 mai 1734 : « Ich werde gegen den 8. oder 9. künftigen Monats bei Ihnen sein, und mein Wort halten, und dem lieben Polten den Champagner aussaufen. Bis dahin
Friderich
. »

b C'est sous ce titre de la princesse que Frédéric fait quelquefois mention de sa femme dans les lettres qu'il a écrites à la margrave de Baireuth avant d'être roi. Voyez t. XXVI, p. 98.