<397>vous lui aviez témoignée; qu'elle mourrait reconnaissante, et qu'elle emporterait sa tendresse pour vous jusqu'au tombeau. Elle me dit encore qu'elle espérait que vous lui conserveriez cette amitié jusqu'après sa mort, en prenant soin de sa cour et de ses domestiques; qu'elle mourrait avec cette confiance que vous ne les abandonneriez point.a Je fus obligée de lui promettre que je vous l'écrirais sur-le-champ. Il m'est impossible de vous en dire davantage; saisie et altérée comme je le suis, il m'est presque impossible de tenir la plume. J'écrirai demain toutes les circonstances, et me recommande à l'honneur de votre gracieuse protection, mon très-cher frère, etc.

12. A LA PRINCESSE AMÉLIE.

Leitmeritz, 1er juillet 1757.



Ma chère sœur,

Tous les malheurs m'accablent à la fois. O ma chère mère! ô bon Dieu, je n'aurai plus la consolation de vous voir! O Dieu, ô Dieu, quelle fatalité pour moi! Je suis plus mort que vif. J'ai reçu une lettre de la reine régnante, qui me marque tout cela. Peut-être le ciel a-t-il retiré notre chère mère pour qu'elle ne vît pas les malheurs de notre maison. Ma chère sœur, je suis incapable de vous en dire davantage.

Je vous embrasse de tout mon cœur.


a Voyez t. XXV, p. 343, no 6, et t. XXVI, p. V-IX, et 75-89.