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104. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

(Baireuth) 17 février 1741.



Mon très-cher frère,

J'ai sujet de vous remercier doublement de la grâce que vous me faites de me donner de vos chères nouvelles dans un temps où vous êtes occupé de tant de choses importantes. Elles me causent toute la joie imaginable, mon très-cher frère, et surtout d'apprendre que tout va selon vos souhaits. Il faut avouer que vous avez merveilleusement bien profité des leçons de Maupertuis. Celui-ci a arrondi la terre, et vous avez arrondi votre pays. On dit que vous calculez plus juste et plus facilement que lui. Oserais-je vous supplier de me communiquer votre méthode, qui ferait un bien sans égal à notre pays, et, en l'aplatissant, me procurerait plus souvent le bonheur de vous faire ma cour? Ce n'est pourtant pas les montagnes qui m'arrêteront; aucun obstacle, quelque rude qu'il soit, ne m'arrêtera, dès qu'il s'agira de voir tout ce que j'ai de plus cher au monde, rien n'égalant la tendresse sans pareille et le profond respect avec lequel je serai à jamais, mon très-cher frère, etc.

105. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

Auprès de Brieg, 3 mars 1741.



Ma très-chère sœur,

Dans l'accablement d'affaires où je me trouve, j'espère que vous me pardonnerez d'avoir chargé Bodena du soin de vos affaires. Ayez la bonté, s'il vous plaît, de l'instruire de quoi il s'agit,


a Auguste-Frédéric de Boden, ministre d'État. Voyez, quant au mauvais état des finances du Margrave, les Mémoires de sa femme, t. II, p. 302 et 303, et, ci-dessus, p. 103, la lettre de cette princesse au Roi, du 21 août 1740.