125. A LA MÊME.

Berlin, 5 décembre 1742.



Ma très-chère sœur,

Ayant appris que vous aimiez le vin de Hongrie, je prends la liberté de vous en envoyer une épreuve pour sonder votre goût. Je serais bien aise que vous voulussiez me prendre pour votre commissionnaire; je m'en acquitterais du moins le mieux qu'il me serait possible.

Nous aurons l'opéra de César vendredi. J'ai été à l'épreuve, qui m'en fait très-bien augurer; la musique en est superbe et <114>les chœurs pompeux, et les ballets y répondent parfaitement bien. Aujourd'hui nous avons comédie; l'arlequin est aussi bon qu'on en puisse avoir, quelques acteurs sont passables, mais le reste demande encore quelque réforme. Demain nous aurons la première mascarade au château. Voilà toutes les nouvelles que Berlin fournil. Je suis bien aise d'apprendre que ma sœur d'Ansbach se remette de l'accident qui lui est arrivé. Je souhaite de tout mon cœur que sa santé se raffermisse. Adieu, ma très-chère sœur; conservez votre précieuse personne contre toutes les incommodités de la mauvaise saison, et faites-moi la justice de me croire avec une tendresse parfaite, etc.