140. DE LA MARGRAVE DE BAIREUTH.

(Baireuth) 22 février 1743 (1744).



Mon très-cher frère,

Le Duc vient dans ce moment de se promettre avec Frédérique.1_140-a Je n'ai pas voulu manquer de vous faire d'abord part de cette bonne nouvelle, d'autant plus que c'est à vous seul, mon cher frère, que je dois rendre grâce de son établissement, et que vos soins et vos bontés ont mené les choses jusqu'à ce point. Le Duc paraît fort amoureux et fort content de son sort, la Duchesse ne se sent pas de joie; elle s'est conduite en femme d'esprit pendant tout ce temps-ci, et a entièrement gagné le cœur de son fils. Tout ceci s'est fait à la hurluberlu, car le jeune amant est fort décontenancé, et n'a pas voulu la moindre formalité, et tout s'est fait sans cérémonie. Pöllnitz est toujours très-mal;1_140-b les médecins disent que si son mal ne change bientôt, il pourrait bien prendre l'hydropisie. Il a une obstruction dans les viscères du bas-ventre et une fièvre quasi continuelle. Je n'ai que le temps de vous rendre encore mille grâces de vos bontés, auxquelles je me recommande toujours, aussi bien que ma progéniture, étant avec tout le respect et la tendresse imaginable, mon très-cher frère, etc.


1_140-a Voyez t. III, p. 27 et 28; t. IX, p. I et II, art. I, et p. 1-8. Voyez aussi les Mémoires de la Margrave, t. II, p. 322 et suivantes.

1_140-b Voyez t. XX, p. 86.