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10. A LA PRINCESSE ROYALE DE SUÈDE.

Potsdam, 7 juin 1747.



Ma très-chère sœur,

Le capitaine Schechta1_424-a sera lui-même le porteur de cette lettre et des ratifications. Quant à cet officier, le Prince royal est le maître de le garder à Stockholm tant qu'il pourra le trouver utile à ses intérêts, et, dût-il vouloir l'avoir tout à fait, je me ferais un plaisir de le lui céder. Vous n'avez qu'à me mander, ma chère sœur, ce que vous trouvez convenable pour vos intérêts, et ce sera ma loi. Enfin, voilà ce traité1_424-b si utile et si raisonnable une fois conclu; selon toutes les règles du bon sens, il doit être avantageux à l'une et à l'autre nation, et s'il y a quelque chose de capable de nous donner de la considération, c'est que nous nous sommes fortifiés mutuellement. On dit que l'envie en grince les dents de rage, mais que, voyant ses efforts impuissants, elle fera succéder la douceur à ses emportements. Cela fera ravaler peut-être la légèreté de certaines ostentations, l'inconsidération des propos et l'oubli des égards les plus ordinaires, et qui sont assujettis aux civilités les plus communes. Daignez, ma très-chère sœur, me continuer votre précieuse amitié, et ne jamais douter de la tendresse des sentiments ni de l'estime avec laquelle je suis.



Ma très-chère sœur,

Votre très-fidèle frère et serviteur, Federic.


1_424-a Magnus de Schechta, qui était major dans le régiment de garnison de l'Hôpital, à Memel, lorsque le Roi lui accorda, le 10 août 1750, la démission qu'il avait demandée.

1_424-b Le traité d'alliance défensive entre la Prusse et la Suède fut conclu à Stockholm le 18 (29. nouv. st.) mai 1747, pour dix ans.