<108>la vie et la santé, je me flatte que dans peu elle pourra réparer le malheur qui vient d'arriver, et je crois que, à la première fois qu'elle sera enceinte, on pourra prévenir un pareil malheur en lui faisant prendre moins de nourriture, pour que l'enfant ne soit pas trop grand et trop gros. Je hasarde cette idée, et la soumets au jugement de vos médecins, qui doivent en savoir davantage sur ce sujet; mais je crois, mon cher prince, qu'à la première fois on pourra prendre de si bonnes mesures, qu'un pareil cas n'arrive plus. L'intérêt sincère que je prends à tout ce qui vous regarde me fait désirer que vous ayez une nombreuse postérité, et que tout réussisse selon vos souhaits, étant avec le plus tendre attachement, etc.

14. AU MÊME.

Le 3 avril 1769.



Monsieur mon cousin,

Je prends comme une véritable marque de votre amitié les nouvelles, mon cher prince, que vous me donnez de l'état de ma nièce. Je ne vous nierai pas que j'ai été dans de grandes inquiétudes pour elle, et je vous ai l'obligation de m'en avoir tiré. Le ciel soit loué qu'elle nous est rendue! Cette malheureuse couche me fait souvenir qu'autrefois madame votre mère se trouva trois fois de suite dans le même cas, et que, étant grosse la quatrième fois, se trouvant alors en Frise, les douleurs de l'enfantement la prirent. Elle fut obligée de recourir à l'assistance d'une paysanne, qui l'accoucha heureusement de la princesse de Weilbourg d'à présent.a Si cette femme vit encore, je ne crois pas qu'on ferait mal, à la première occasion, de l'employer. Je crois aussi que ma nièce sera obligée de se ménager davantage lorsqu'elle redeviendra grosse, mangeant plus sobrement, et prenant le plus


a La princesse Caroline de Nassau-Weilbourg était née le 28 février 1743, et mourut le 28 novembre 1788.