<56>car les ravages des rivières au printemps, les incendies de l'automne, les sauterelles de Goeurena m'ont si fort épuisé, qu'à peine il me reste la vie. Que la vôtre soit heureuse, et que vous me comptiez toujours au nombre de vos plus fidèles adulateurs, étant,



Mon cher neveu,

de Votre Altesse Sérénissimeb
le fidèle oncle et ami,
Federic.

15. AU MÊME.

Potsdam, 15 novembre 1785.



Monsieur mon NEVEU,

Oserais-je vous engager à passer quelque temps avec moi? Je n'abuserai point de votre complaisance, et si vous voulez bien me faire l'amitié de venir ici le 18 de ce mois, dès que le carnaval commencera, je ne vous retiendrai plus. En attendant d'avoir le plaisir de vous embrasser, persuadez-vous, je vous prie, de l'attachement invariable et de la tendre estime avec laquelle je suis, monsieur mon neveu, etc.


a Les mots les sauterelles de Goeuren, que nous avons exactement copiés sur l'autographe, font probablement allusion aux grandes pertes qu'avaient causées au Roi la mauvaise administration et les malversations du ministre d'État Frédéric-Christophe de Goerne, pertes qui montaient à plus d'un million d'écus. M. de Goerne fut arrêté le 19 janvier 1782, et conduit le 1er mai suivant à Spandow, où il devait subir une réclusion perpétuelle. Il fut gracié par Frédéric-Guillaume II. Voyez le recueil intitulé : Patriotisches Archiv für Deutschland (publié par Frédéric-Charles baron de Moser), Francfort et Leipzig, 1784, t. I, p. 409-482.

b Les mots de Votre Altesse Sérénissime sont écrits en gros caractères dans l'autographe, probablement par plaisanterie.