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1. AU ROI DE SUÈDE.

Le 11 avril 1771.



Monsieur mon frère,

Je suis infiniment sensible aux marques d'amitié que Votre Majesté me donne en traversant un bout de mes États. J'ai partagé sa douleur et la perte; qu'elle vient de faire d'un père tendrement aimé, et je souhaite que ce soit le dernier chagrin qu'elle éprouve de sa vie. Si ses nouvelles de Suède sont conformes à mes vœux, elles me procureront la satisfaction d'embrasser un neveu dont la renommée m'a dès longtemps prévenu, qui se fait estimer de tous ceux qui l'approchent, et dont le moment présent me procurera la connaissance, ou bien à laquelle il faudra renoncer pour jamais. Je conçois combien ma sœur désire de revoir de dignes fils qui désormais seront son unique consolation. Je sens que tous les mouvements qui précèdent une diète extraordinaire peuvent exiger la présence d'un prince qui s'y trouve si étroitement intéressé; cependant je me flatte encore qu'un jour qui prolongera le retour de V. M. ne sera pas assez important pour me priver du bonheur de l'embrasser. J'attends les nouvelles que V. M. voudra me donner entre l'incertitude et l'espérance, la priant de me conserver les sentiments d'amitié qu'elle vient de me témoigner, et de me croire avec une tendresse mêlée d'estime et de considération,



Monsieur mon frère,

de Votre Majesté
le bon frère et oncle,
Federic.