<84>la consolation d'apprendre par V. M. même que nos craintes ont été prématurées! Je la prie de me croire avec les sentiments de la plus haute estime et de la plus parfaite considération, etc.

13. AU MÊME.

Le 30 mars 1775.



Monsieur mon frère,

J'ai mille obligations à Votre Majesté des bonnes nouvelles qu'elle a la bonté de me donner. Je lui avoue qu'elle me tire de cruelles angoisses, car je ne pouvais me cacher le danger où la Reine se trouvait, et comme il est impossible de savoir qui du mal ou du tempérament l'emportera, je n'ai pu calmer mes inquiétudes. Je bénis le ciel de ce qu'il nous a conservé une vie aussi précieuse, et V. M. d'avoir eu la bonté de me l'apprendre. Je souhaite que ceci soit le dernier chagrin domestique que V. M. éprouve de longtemps, et qu'elle jouisse de toutes les bénédictions que doivent lui mériter ses grandes qualités et, en cette occasion encore, les marques de l'attachement filial qu'elle a données à sa digne mère. Puissent les médecins se tromper toujours de même quand ils font les prophètes de malheur, et perdre, ainsi que le reste des charlatans sacrés et profanes, le peu de crédit que l'on ajoute à leurs paroles! Puissiez-vous, Sire, surtout n'avoir jamais besoin des secours de la pharmacie et jouir, pour la satisfaction de vos proches et de vos sujets, d'une santé toujours durable! C'est dans ces sentiments et ceux de la plus haute estime et considération que je suis à jamais, etc.