12. AU MÊME.

Rheinsberg, 28 octobre 1740.



Monsieur mon frère,

Quoique j'aie eu de la répugnance de me séparer sitôt de la compagnie du prince Ferdinand, il m'a fallu céder à la tendre impatience qu'il a de vous revoir. Il s'acquittera en même temps de la commission que je lui ai confiée de vous donner de nouvelles assurances de mes sentiments d'amitié. Cependant vous agréerez, s'il vous plaît, que je réitère mes instances au sujet de la prompte livrance des deux bataillons en recrues dont nous sommes convenus, et je vous assure que vous ne me sauriez faire un plus grand plaisir que de finir bientôt cette affaire. D'ailleurs, je serais ravi si vous pouviez vous résoudre à me laisser encore pour mon service quelques-uns de vos bataillons avec les officiers, <40>moyennant des subsides et des conditions raisonnables; et si vous vouliez y ajouter un des régiments de vos dragons, pour des subsides, ce serait augmenter ma satisfaction et les obligations que je vous en aurais. Je vous prie d'y réfléchir et de me réjouir d'une prompte réponse, que vous pourriez découvrir au général de Marwitz, qui vous fera sa cour. Je suis avec une constante et très-sincère amitié, monsieur mon frère, etc.2_43-a

Je vous aurais écrit moi-même, mais j'ai la fièvre. Je vous demande excuse.2_43-b


2_43-a De la main d'un secrétaire.

2_43-b De la main du Roi.