20. AU MÊME.

Le 27 octobre 1783.



Monsieur mon frère et neveu,

J'ai appris par mes parents de Brunswic que Votre Majesté avait pris ce chemin pour se rendre en Italie, et qu'elle s'est souvenue de moi en parlant à ma sœur, de même qu'au duc de Brunswic. Je souhaite que le grand voyage qu'elle entreprend ne lui fasse aucune peine, et que son bras se guérisse, sans que les Alpes et <90>les mauvais chemins y portent préjudice. Elle verra en Italie un exemple célèbre des vicissitudes humaines, les ruines d'une monarchie qui, dans ses beaux jours, avait subjugué une partie du monde connu, des cardinaux au lieu de sénateurs, et un pape assis sur le trône des Césars. Chez nous, elle n'a vu que du sable et des soldats, et un vieillard qui maintenant s'achemine à grands pas vers son tombeau. Je lui souhaite toute sorte de bonheur pour son voyage et pour son retour, étant avec autant de considération que d'attachement, etc.