<183>d'un de ses bouffons, nommé Joseph, qui mourut peu après, lui fut plus sensible, et on ne put l'en consoler qu'en le menant à la chasse pour dissiper sa douleur.

Cette même année finit ses jours le sultan Osman; son successeur passa pour un prince plus hardi et plus entreprenant que lui. Le bruit de sa réputation réchauffa, dès son avénement au trône, les intrigues du ministre de Prusse à la Porte. Il s'agissait d'être admis aux audiences du Grand Seigneur. Il y avait plus d'un an que le sieur de Rexin postulait cette faveur sans pouvoir l'obtenir; et il fallait avoir été admis à cette audience pour entamer les négociations dont il était chargé, avec le grand vizir et avec les principaux officiers de la couronne. Nous verrons dans la suite de cet ouvrage les différentes formes que prit cette négociation, et nous aurons lieu de remarquer souvent combien peu les nations orientales sont susceptibles de suivre les principes d'une bonne et saine politique. Ce défaut vient surtout de leur grande ignorance sur les intérêts des princes de l'Europe, de la vénalité de ces peuples, et du vice du gouvernement, qui assujettit tout ce qui est relatif à la paix et à la guerre aux décisions du mufti, sans le fetfa duquel il serait impossible de mettre en mouvement les troupes ottomanes.

CHAPITRE VIII.

Campagne de 1758.