<XIII>

[HISTOIRE DE LA GUERRE DE SEPT ANS.]

AVANT-PROPOS.

J'avais écrit les deux guerres que nous avons faites en Silésie et en Bohême; c'était l'ouvrage d'un jeune homme, et la suite de cette démangeaison d'écrire qui, en Europe, est devenue une espèce de maladie épidémique. Depuis la paix de 1746, j'avais renoncé à l'histoire, parce que des intrigues politiques, si elles ne mènent à rien, ne méritent pas plus de considération que des tracasseries de société; et quelques détails sur l'administration intérieure d'un État ne fournissent pas une matière suffisante à l'histoire. La guerre qui survint en 1756, me fit changer de sentiment; elle avait été préparée avec tant d'art et d'artifice, le nombre des ennemis qui nous la firent, était si supérieur aux forces prussiennes, qu'une matière aussi importante ne me parut pas indigne d'être transmise à la postérité. Pour cet effet, à la fin de chaque campagne, je dressai des