<68>être pensa manquer dans sa patrie d'un peu de terre pour couvrir ses cendres? Eh quoi! dans le dix-huitième siècle, où les lumières sont plus répandues que jamais, où l'esprit philosophique a tant fait de progrès, il se trouvera des hiérophantes, plus barbares que les Hérules, plus dignes de vivre avec les peuples de la Taprobane que de la nation française, aveuglés par un faux zèle, ivres de fanatisme, qui empêcheront qu'on ne rende les derniers devoirs de l'humanité à un des hommes les plus célèbres que jamais la France ait portés! Voilà cependant ce que l'Europe a vu avec une douleur mêlée d'indignation. Mais quelle que soit la haine de ces frénétiques et la lâcheté de leur vengeance de s'acharner ainsi sur des cadavres, ni les cris de l'envie, ni leurs hurlements sauvages ne terniront la mémoire de M. de Voltaire. Le sort le plus doux qu'ils peuvent attendre, est qu'eux et leurs vils artifices demeurent ensevelis à jamais dans les ténèbres de l'oubli; tandis que la mémoire de M. de Voltaire s'accroîtra d'âge en âge, et transmettra son nom à l'immortalité.