564. AU COMTE DE HYNDFORD, MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE, A BRESLAU.

Von dem Obersten von Goltz.

21 octobre 1741.

Milord. Nous avons tous été bien aise que les choses soient venues au point que vous savez. Mais voici le diable qui est aux champs. Le comte de Khevenhüller a quitté Dresde, et, en passant par Prague, il a envoyé une estafette au comte a envoyé une estafette au comte Wratislaw avec la nouvelle que la paix était conclue entre le Roi et la reine de Hongrie. Le comte Wratislaw n'a pas manqué de le publier à Dresde. Jugez si nous avons raison d'être contents de la discrétion qu'on nous a promise. Le Roi en est dans une colère terrible, et Sa Majesté m'a ordonné de vous marquer que, si la cour de Presbourg ne redresse pas la chose, et si le secret n'est pas mieux gardé à l'avenir, Elle ne veut être tenue à rien, d'autant plus qu'on nous a stipulé expressément que le secret serait inviolablement gardé, aussi longtemps que nous le jugerions nécessaire. Sa Majesté souhaite que vous écriviez au maréchal de Neipperg et à sa cour, pour faire ordonner au comte de Khevenhüller de révoquer sa nouvelle, pour faire déclarer le contraire par tous les <383>ministres de la Reine aux cours étrangères, et pour faire témoigner par tout beaucoup d'aigreur contre nous. Voilà ce que j'ai ordre de vous dire.

Mais, Milord, en ami et sur la confiance que j'ai en votre discrétion, je veux bien vous dire quelque chose de plus. Il me semble que l'heure du berger pour la reine de Hongrie est venue. Aut nunc aut nunquam. N'attendez pas le 25 décembre pour faire la paix dans les formes, tâchez de la faire au plus vite, quand ce serait demain, avant que le diable s'en mêle. Je vous dis vrai, vous connaissez mes sentiments. Le Roi est terriblement piqué de l'indiscrétion des Autrichiens, ses alliés le pressent plus que jamais et lui offrent tous les jours de nouveaux avantages. Jugez s'il pourra y résister longtemps. Je voudrais que vous puissiez avoir un plein-pouvoir de la Reine pour conclure entièrement avec nous, et je voudrais que vous l'eussiez vers le 2 ou 3 novembre au plus tard, puisqu'alors le Roi sera à Breslau. Il n'y a rien qui nous presse, au contraire, le bénéfice du temps nous doit être favorable, mais il me semble que la Reine n'a pas de moment à perdre. Avec cela, il faut absolument que le conseil de Vienne ne sache chez vous il n'y ait que le Roi votre maître et milord Harrington qui soient au fait, et qu'on n'emploie de secrétaire nulle part.

Vous voyez, Milord, à quoi je m'expose pour l'amour de la bonne cause. J'espère que vous ne ferez pas mauvais usage de la confiance que je vous témoigne, et je vous prie de me faire un mot de réponse au plus tôt. Vous pouvez la donner à M. de Podewils, en disant que je vous ai prié de me faire venir une montre d'Angleterre. J'ai l'honneur d'être etc.

Goltz.

Il ne faut rien dire à M. de Marwitz.

Nach dem Concept.