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quelque temps, pour tâcher de moyenner au plus tôt un accommodement entre Votre Majesté et l'Angleterre. Il me dit que je n'ignorais pas qu'on avait rejeté à Londres tous les expédients qu'on avait proposés jusqu'à présent, et qu'il n'en avait pu imaginer aucun encore qui lui eût paru praticable, quoiqu'il eût combiné de différentes façons les ouvertures que Votre Majesté avait faites à la France à ce sujet,1 mais qu'il y avait environ une quinzaine de jours qu'il avait fait une tentative auprès de milord Albemarle pour exciter la cour d'Angleterre de continuer la négociation qu'elle avait commencée. Qu'en parlant à cet ambassadeur de l'accommodement qui venait d'être conclu entre Votre Majesté et la Saxe,2 il avait ajouté par manière de conversation que l'Angleterre devrait aussi chercher à terminer une fois ses différends avec la cour de Prusse, d'autant plus qu'il n'est question que d'une bagatelle de 100,000 écus ou environ. Sur quoi milord Albemarle lui avait répondu qu'il y avait longtemps que sa cour ne lui avait rien écrit sur ce sujet. Ce ministre croit donc qu'avant de se porter à aucune nouvelle démarche, il sera bon d'attendre quel succès aura cette insinuation, et de voir si l'Angleterre jugera à propos d'en profiter pour renouer sa négociation.“

voudrait donner que de médiocres, de sorte qu'on n'était point du tout d'accord sur cet article.

Qu'en second lieu j'avais appris que la cour de Vienne tâchait de décliner la garantie des États d'Hanovre que le roi d'Angleterre lui avait demandée, en ce qu'elle regardait trop éloignés ces États pour pouvoir les soutenir efficacement,3 et qu'en troisième lieu le roi de Pologne, comme électeur de Saxe, demandait au préalable de son accession aux liaisons étroites que les deux cours impériales et l'Angleterre voulaient prendre, que le roi d'Angleterre y accédât comme électeur, et que d'ailleurs la Saxe fût satisfaite de ses prétentions pécuniaires à la charge de la cour de Vienne,4 à quoi celle-ci ne voudrait guère entendre. Qu'ainsi les partis n'étaient point d'accord encore entre eux, et que je croyais en conséquence que nous n'avions point lieu encore de nous presser à l'égard de l'Électeur palatin. Qu'au surplus je serais extrêmement attentif sur tout ce qui se passerait par rapport aux négociations entre les susdites cours et ne laisserais point d'en avertir la France, dès que j'en saurais quelque chose de plus précis.

Pour ce qui regarde mes différends avec l'Angleterre, je croyais qu'à moins qu'il n'y eût pas moyen d'accommoder cette affaire dans le cours de cet hiver, l'intention des ministres anglais se découvrirait à l'ouverture du nouveau Parlement qu'on assemblerait dans le mois d'avril de l'année qui vient, et qu'on verrait clair alors sur les vraies intentions du roi d'Angleterre en ceci.

Quant aux Turcs, je vous renvoie à l'extrait ci-clos, pour vous informer de ce que de bonnes lettres de Londres5 viennent de m'apprendre, dont vous pourrez faire usage auprès de M. de Contest, quoique seulement de bouche et sans lui communiquer l'extrait.



1 Vergl. S. 1. 55. 108.

2 Vergl. S. 163 Anm. 3.

3 Vergl. S. 165. 183.

4 Vergl. Bd. VI, 439.

5 Bericht Michell's, London 30. November. Vergl. Nr. 6136.