6391. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

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Klinggräffen berichtet, Wien 3. Juli: „Si l'Angleterre persévère dans les mêmes sentiments à ne point ouvrir la bourse, il n'y a point de doute que tous les projets ne soient faits en l'air. En attendant, il me revient de bon lieu qu'on ne pense pas de même ici, et on se flatte au contraire que l'hiver sera remarquable par les efforts qu'on fera en Angleterre, pour accorder à la Russie de puissants secours d'argent. On allègue pour raison que l'Angleterre se lasserait de lui donner des subsides médiocres qui pourraient aller à l'infini, tandis que par un puissant effort, employé avec vigueur, on parviendrait a un état de tranquillité stable, en peu de

Potsdam, 13 juillet 1754.

Je suis persuadé que la façon de penser de la cour où vous êtes est actuellement telle que vous le marquez dans votre dernière dépêche ordinaire, et qu'elle a bien envie que l'Angleterre portât les frais de ses desseins vastes et pernicieux; mais d'un autre côté il faut que je sois absolument trompé par tout ce que j'ai de nouvelles d'Angleterre, ou le ministère anglais ne se laissera point entraîner dans

temps, et on se débarrasserait des subsides éternels, sans rien avancer.“

de pareils desseins, mais restera dans son système pacifique, ayant devant soi un roi fort avancé en âge, et qui d'ailleurs n'a peut-être pas lui-même toute l'envie que la cour de Vienne voudrait lui inspirer par toute sorte de fausses appréhensions, pour entrer dans de nouvelles troubles, dont apparemment il ne verrait point la fin.

Federic.

Nach dem Concept.