6633. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

<45>

Klinggräffen berichtet, Wien 29. Januar, in Betreff der von dem Könige gewünschten Verwendung Aubeterre's für die Regelung der preussisch-Österreichischen Handelsdifferenzen:44-2 „Je ne doute pas que le marquis d'Aubeterre s'en acquitte avec zèle. Il serait seulement à souhaiter que le succès répondît aux intentions de Votre Majesté, mais les apparences ne paraissent y être trop favorables. On l'écoutera ici, sans doute, avec politesse, mais le reste se passera vraisemblablement avec indifférence. Car ou on évitera que la France n'entre trop avant dans une affaire qui ne la regarde pas, ou bien, pour se justifier, on chargera le marquis d'Aubeterre des traductions

Potsdam, 7 février 1755.

Quoique je convienne des raisons que vous marquez par votre dépêche que l'ordinaire dernier m'a apportée, que le succès des insinuations à faire de M. d'Aubeterre à la cour où vous êtes, relativement à mes différends touchant le commerce, ne répondra pas tout-à-fait à mes intentions, il faut, malgré cela, en faire la tentative; car il se peut que ces insinuations, faites à propos, et tandis que ladite cour a des in

de tous les mémoires délivrés de part et d'autre, pour rebuter la France d'entrer dans les détails. Outre cela, il reste à savoir si cette puissance souhaiterait bien sincèrement que les affaires de commerce s'arrangeassent, depuis qu'elle peut débiter ses vins, comme elle fait, en Silésie. Elle y perdrait, si on s'entendait ici sur les vins de Hongrie … Le différend qui subsiste entre cette cour-ci et la Bavière sur l'acquisition de Wasserbourg, dont j'ai déjà rendu compte, a causé une si grande vivacité chez la dernière qu'elle a eu la fermeté, à quoi je ne me serais point attendu, d'envoyer un rescrit à son secrétaire d'ambassade avec ordre de le communiquer au ministère d'ici et de demander une réponse catégorique. Il doit être conçu en termes si forts que le comte Kaunitz, après l'avoir lu, l'a remis au susdit secrétaire, lui faisant connaître qu'il ne pouvait accepter une pièce couchée en termes si peu mesurés, ayant pourtant radouci son ton en disant qu'il ne pouvait lui donner d'autre réponse, sinon que l'intention de l'Impératrice-Reine n'était point d'acheter Wasserbourg, mais de le tenir seulement à titre d'hypothèque, ce qui n'est dans ce cas-ci qu'un jeu de mots; car elle donne 50,000 florins de plus que Wasserbourg ne vaut, et que les comtes de Fugger ne sont point en état de lui rembourser jamais. La Bavière, qui prétend un droit de préférance d'achat par des traités, offre d'en payer autant que cette cour-ci. On m'assure, et je le tiens de source, que le susdit rescrit a plutôt l'air d'un manifeste que d'un rescrit. Enfin, l'affaire est dans l'état de crise. Il sera curieux de voir qui pliera$#133; Le ministre bavarois, comte de Kœnigsfeld, a encore ordre de différer son départ pour ici. Cette affaire n'est pas trop connu dans le public.“

quiétudes, soit au sujet de la Porte45-1 soit pour quelque autre sujet, fassent de l'impression sur la cour mentionnée, de sorte que, malgré les apparences, elle prenne un parti plus raisonnable que jusqu'à présent.

Quant à ce qui regarde les différends qui se sont élevés entre les cours de Vienne et de Munich, je ne regarde cela autrement qu'un feu de paille.

Je vous remercie des soins que vous vous donnez pour me satisfaire sur la commission de tableaux dont je vous ai chargé, et attendrai tranquillement le rapport que vous m'en ferez.

Federic.

Nach dem Concept.



44-2 Vergl. S. 36.

45-1 Vergl. Bd. X, 502.