6654. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 18 février 1755.

Il ne paraît point jusqu'à présent qu'on songe en Angleterre à finir la négociation de subsides avec la Russie,59-3 mais, comme il y a bien de l'apparence que les grands armements navals qu'on prépare également en France et en Angleterre, pourraient occasionner une guerre ouverte par mer, il faudra voir si, le cas existant, le ministère anglais ne changera de sentiment au susdit sujet.

J'ai été surpris de voir par votre dépêche que la cour de Vienne ne voudrait pas envoyer un ambassadeur à Constantinople, afin d'éviter par là une misérable dépense; cela me fait présumer qu'il faut bien que cette cour ait ses bonnes raisons pour se flatter de n'avoir rien à craindre de ce côté-là, vu que, sans cela, je crois qu'elle y enverrait l'argent à grosses voitures.<60> Quant à la révolte qui doit être arrivée parmi les Croates, je suis persuadé qu'elle sera bientôt étouffée et ne tirera aucunement en conséquence.

Federic.

Nach dem Concept.



59-3 Vergl. S. 26.