<382>vernement de la Suède et les lois du pays; vous représenterez au susdit ministre qu'il serait toujours d'une dangereuse conséquence, si le Sénat, ayant actuellement à la Diète présente la prépondérance, changeait effectivement la forme établie du gouvernement dans plusieurs articles, pour diminuer et restreindre l'autorité et le pouvoir du Roi; qu'il pourrait arriver un temps où cet exemple serait pernicieux même pour le parti du Sénat, quand, à une autre Diète, les États pencheraient plus pour le Roi pour lui attribuer plus d'autorité et de l'influence dans les affaires, qui alors serait également en droit de changer, par des explications, la forme du gouvernement en faveur du Roi contre le sens propre de ladite forme. J'attendrai votre rapport si vous croyez que la France se mêlera tout de bon de la médiation pour accommoder ces différends, et comment le sieur de Rouillé pense d'en faire la proposition au Sénat, et sur quel pied on voudrait faire cette réconciliation.

Au reste, mon intention est que vous suiviez la cour, quand elle ira faire son séjour à Compiègne.

Federic.

Nach dem Concept.


7546. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Klinggräffen berichtet, Wien 26. Mai: „Voici1 donc, Sire, ce qu'on m'a dit et qui vient de fort bon lieu : Que le sieur Keith avait non seulement communiqué en dernier lieu la convention in extenso,2 mais l'avait accompagnée d'un mémoire dont le précis avait été que, comme l'Impératrice-Reine verrait par la convention en question l'innocence de cet engagement et que le Roi son maître n'avait rien fait qui pourrait être contraire à la bonne harmonie où il avait été avec l'Impératrice-Reine, il se nattait aussi que, quand même cette Princesse ne trouverait pas à propos de fournir à l'Angleterre le secours stipulé par le traité qui subsistait entre les deux cours, elle voudrait pourtant bien lui conserver son amitié. Que ce mémoire avait été communiqué3 à la cour de Pétersbourg avec les insinuations suivantes, savoir : que la Russie ne devait point se faire faire d'illusion de l'Angleterre, qui à la vérité en avait agi en perfide, mais qu'elle devait se conformer présentement aux circonstances et concourir au bien commun des deux cours impériales. Qu'après la réponse, selon toutes les apparences favorable, venue de Pétersbourg, le comte Kaunitz avait donc donné celle qu'il devait au sieur Keith; que ce ministre d'État y avait d'abord porté des plaintes de ce que la neutralité arrêtée par la convention en question était trop bornée, étant faite avec l'exclusion des Pays-Bas, et qu'ainsi l'Impératrice-Reine sa souveraine, se voyant exposée à un danger visible, se voyait obligée de tâcher de sortir de cet embarras, tout de même comme l'Angleterre, qui n'avait qu'à s'en tenir à son nouvel allié, le roi de Prusse, à quoi elle lui souhaitait beaucoup de bonheur. Le sieur Keith, non content de cette réponse du comte Kaunitz et croyant qu'elle partait peut-être en grande partie de la prédilection de ce dernier pour le parti français, avait donc demandé une audience de Leurs Majestés Impériales, dans laquelle ce ministre anglais avait répété ce qu'il avait déjà représenté par le mémoire susdit, en y ajoutant que Sa Majesté Prussienne pourrait peut-être bien donner les mains à comprendre dans ladite convention de neutralité celle des Pays-Bas; que Leurs Majestés Impériales n'avaient fait aucune attention à cette nouvelle ouverture, mais



1 Vergl. S. 376.

2 Vergl. S. 284.

3 Seitens des wiener Hofes.