<112> du Roi mon maître, qui, persuadé de Son amitié et de la part qu'Elle veut bien prendre à ses succès dans la guerre injuste que lui font les Anglais, m'ordonne de Lui faire part de la reddition de ce fameux fort, qui, par la nature du terrain où il est placé, et l'immensité de ses ouvrages, était hors d'atteinte des efforts de toute autre nation que de la française. Que Votre Majesté me permette cette jactance qui m'est particulière, M. le duc de Fronsac, fils du maréchal de Richelieu, est arrivé le 10 au matin à Compiègne avec la nouvelle de la reddition du fort Saint-Philippe, accompagnée de quelques détails des différents assauts qui ont été donnés en même temps, dont quelques-uns par escalade, en attendant ceux de la capitulation. Je crois que Votre Majesté en est mieux instruite que moi;1 qu'Elle me permette de me féliciter d'une occasion d'un si brillant évènement de me mettre à Ses pieds.“

Potsdam, 23 juillet 1756.

Monsieur le Marquis de Valory. Je vous suis bien obligé, Monsieur, de la nouvelle que vous venez de me communiquer par la lettre que vous m'avez faite du 21 de ce mois. J'avoue que j'aurais été plus aise d'apprendre celle de la paix ou des dispositions pour rapprocher les deux partis à un bon accommodement, qui serait également intéressant à toute l'Europe.

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


7746. AU MINISTRE DE LA GRANDE-BRETAGNE MITCHELL A BERLIN.

Mitchell schreibt, Berlin 22. Juli: „Il vient de passer ici un courrier de Pétersbourg, parti le 10, qui m'apporte des lettres du 6 et 9 du courant.

Mon zèle pour le service de Votre Majesté m'oblige, sans perdre un moment de temps, à faire un rapport fidèle du contenu de ces lettres.

Le chevalier Williams marque que l'ordre de l'Impératrice avait été donné pour le retour des troupes qui marchaient vers la Livonie, et il donne pour raison de ce contre-ordre la disette qu'il y avait dans ce pays-là, etc.; il ajoute aussi que la flotte à Kronstadt était entièrement désarmée.

Le courrier, lequel j'ai questionné exprès, me dit avoir rencontré, le 11 de ce mois, à quatre milles en deçà de Narva, le dernier régiment qui retournait vers Pétersbourg avec environ 1,000 chariots de bagage etc.

M. Williams dans ses lettres raconte plusieurs conversations qu'il a eues avec le Grand-Chancelier, par lesquelles il paraît que lui, Williams, et le Grand-Chancelier sont bien ensemble, que le Chancelier craint le crédit de la France, mais qu'il ferait son possible pour empêcher l'accession de sa cour au traité de Versailles, qui d'ailleurs n'avait pas encore été communiqué.

Le bruit courait à Pétersbourg que le roi de France devait y envoyer un ambassadeur, et que le choix pourrait tomber sur le duc de Mirepoix, le marquis de Bonnac ou le marquis d'Havrincour.

Dans la conversation que Williams avait le 9 avec le Grand-Chancelier, après avoir recommandé la patience, le sang-froid et la bonne conduite à Williams, il lui donna les assurances les plus fortes qu'il résistera à tous les efforts de la France, de la manière la plus déterminée, mais il faut, dit-il, du temps et de la patience, et vous pouvez dire au Roi de ma part que je suis résolu et à présent en état de



1 Dieser Hinweis bezieht sich wohl auf die regelmässige Berichterstattung des Prinzen Friedrich Eugen von Württemberg aus dem französischen Hauptquartier an den König. Vergl. S. 55. 100.