<155> n'y a de parti à prendre, que celui de se taire et de souffrir. Je ne saurais vous assister. La situation où je me trouve est très critique, et je serai forcé de prévenir mes ennemis,1 pour n'en pas devenir la victime. Wrangel m'a parlé;2 je l'ai trouvé fort évaporé. Il m'a dit tout ce qu'il savait et peut-être davantage. Il n'a pas voulu rester ici. Il prétend que vous avez hâté l'exécution de choses qui n'étaient pas mûres. Je souhaiterais bien que vous ne fussiez pas mêlée dans toutes les affaires d'à présent. Je le désirerais, si cela était possible; mais le moyen de le croire? Enfin, vous l'avez voulu, et vous me rendrez au moins la justice d'avouer dans le fond de votre cœur que je vous ai constamment déconseillé toute violence. Il n'y a que le temps qui puisse réparer le passé, et une conduite fort mesurée de la part de la cour; je vous prie d'y penser pour votre conservation et celle de vos enfants, à laquelle je prendrai toujours part, en fidèle frère.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig; mit der Weisung „Ma sœur de Suède. En chiffres.“


7786. AU SECRETAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 31 juillet 1756.

J'ai reçu votre rapport du 16 de ce mois.3 Vous direz au baron de Münchhausen que je me suis prêté d'abord à ce qu'il vous a dit du désir que Sa Majesté Britannique avait à ce que le duc de Brunswick se contentât de contracter avec elle comme électeur.4 Je lui ai écrit d'abord sur ce sujet, en lui détaillant les raisons que Sadite Majesté avait de souhaiter que le Duc stipulât avec l'Électeur, et je lui ai fait mes représentations là-dessus, aussi, dès que sa réponse m'arrivera, je ne laisserai pas de vous en faire communication.

Comme vous ne m'avez expliqué suffisamment dans votre rapport ci-dessus allégué l'impression que la perte du fort Saint-Philippe5 a faite sur le ministère anglais et sur la nation, je serai bien aise que vous vous expliquiez plus en détail là-dessus, et que vous me marquiez le parti que la cour où vous vous trouvez saura prendre pour rendre cette perte moins sensible à la nation.

Au surplus, vous direz aux ministres qu'ici les affaires avec les Autrichiens se brouillaient de plus en plus, en sorte que j'appréhendais que les choses ne parvinssent bientôt à l'éclat. Du reste, comme j'ai communiqué fidèlement et sans réserve [au sieur Mitchell] tous les avis que j'ai eus à ce sujet,6 et qu'il m'a promis d'en faire son rapport à sa cour, je m'y réfère et espère qu'ils auront



1 Vergl. S. 113.

2 Vergl. S. 75.

3 Vergl. über den Inhalt des Michell'- schen Berichtes Nr. 7776.

4 Vergl. Nr. 7776.

5 Vergl. S. 112.

6 Vergl. Nr. 7732. 7743. 7746. 7758. 7774. 7790.