<166> aux régiments qui seront sous vos ordres. Vous vous rendrez d'ici à Neisse, sous prétexte de visiter votre gouvernement et, en cas de guerre, d'être à portée de prendre les premiers arrangements pour l'assemblée des troupes, en attendant mon arrivée.

Le sieur Klinggræffen, mon ministre à Vienne, a ordre de vous communiquer par son courrier, qui passera par Neisse, la réponse de la cour de Vienne. Vous serez en état de juger par cette réponse du parti que je prendrai. Pour que rien ne soit négligé pour le bien du service, vous saurez que tous les régiments qui ont leur canton en Haute-Silésie, ont reçu les ordres de retirer de leurs cantons non seulement les doubles Beurlaubten, mais encore tous ceux qu'ils auraient mis, le printemps qui vient, dans leurs régiments. Ces recrues nouvelles seront toutes livrées à Breslau, où je les ferai soudoyer à mes frais et dépens jusqu'au printemps qui vient, où les régiments les reprendront pour s'en compléter. Voici la distribution des garnisons. Glogau le 1er bataillon de Lange, Breslau le 2 de Lange et le 4 de Lattorff, Brieg le 3 de Lattorff, Cosel le 1er et 2 de Lattorff, Neisse 4 de Blanckensee, Glatz 4 de Nettelhorst, Schweidnitz 4 de Mitzschefal.

Comme les commencements de la guerre seront très difficiles pour le Maréchal, parcequ'il a vis-à-vis de lui le corps de la Moravie et à côté de lui l'armée de Bohême, le Maréchal, ne pouvant être partout, sera obligé de garnir encore de troupes les forteresses qu'il laisse exposées par l'absence de son armée; comme, par exemple, s'il se porte vers Schweidnitz, il faut qu'il mette le bataillon de grenadiers de Kreytzen à Cosel et deux bataillons à Neisse, où il laissera en ce cas le général Kleist. Si, au contraire, il se met sur la Hotzenplotz, au lieu de laisser deux bataillons à Neisse, il faut qu'il les jette dans Schweidnitz. Ses troupes ne peuvent être prêtes à marcher qu'en 6 jours. Comme je ne peux commencer mes opérations que sur la fin de ce mois, à savoir le 25, le Maréchal n'assemblera pas ses troupes plus tôt. Il parlera avec Schlabrendorff de l'endroit où il croira devoir assembler l'armée; pour moi, je suis d'opinion que le camp de Frankenstein sera le plus convenable, parcequ'en le prenant, il peut d'abord marcher à Schweidnitz et camper l'armée entre les ouvrages, en cas que l'armée autrichienne de Bohême fasse mine de pénétrer en Silésie. Comme la Basse-Silésie est la partie essentielle de ce duché qu'il faut conserver, il faut préalablement à tout la couvrir; il peut en ce cas envoyer ses dragons et partie de ses hussards à Glatz pour incommoder les derrières des Autrichiens; mais, comme cette situation ne peut être que passagère et que je compte bien d'attirer autre part les Autrichiens par ma diversion, en cas que l'armée de la Reine entre par la Bohême en Silésie, le Maréchal s'en verra débarrassé bien vite, peut-être que dans leur retraite le Maréchal trouvera occasion de tomber sur leur arrière-garde et de les punir de leurs fautes. Comme, selon toutes les apparences, cette armée autrichienne se tournera vers