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7813. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Solms berichtet, Stockholm 27. Juli: „Le courrier impérial Sala, qui a passé par Berlin, a porté au ministre de l'Empereur à cette cour-ci1 la notification du traité conclu avec la France. Au moins jusqu'ici, on n'a pas les moindres indices qu'il lui a apporté des instructions relatives à attirer la Suède dans le système de la maison d'Autriche.“

Potsdam, 7 août 1756.

J'ai reçu votre rapport du 27 juillet. Quoique je ne croie pas que la Suède saura prendre des liaisons avec la cour de Vienne, malgré cela, connaissant cette cour combien elle se plaît à remuer partout, vous ne devez point vous endormir sur les apparences, mais être bien attentif sur ce que ladite cour voudrait brasser en Suède dans les conjonctures présentes; sur quoi, vous devez avoir une attention particulière et suivre de bien près ses menées en Suède.

Federic.

Nach dem Concept.


7814. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Hellen berichtet, Haag 30. Juli: Ayant eu occasion de voir avant-hier le prince Louis de Wolfenbüttel, je lui fis confidence des avis que Votre Majesté avait des mouvements des troupes autrichiennes et des grands préparatifs de guerre que l'Impératrice-Reine fait faire tant en Moravie qu'en Bohême, ainsi que de l'explication amiable qu'Elle lui en faisait demander. Il me répondit2 qu'il n'était point douteux qu'on ne méditait rien plus à Vienne qu'à attaquer Votre Majesté et à Lui susciter des ennemis partout, et il semble être du sentiment que ce que Votre Majesté pourrait peut-être faire de mieux, ce serait de la prévenir et de rompre ses mesures, avant qu'elles puissent être portées à leur maturité et à leur plus grande consistance. Quant aux affaires de Russie, il me dit qu'il lui était revenu que le comte de Woronzow, quoiqu'il poussait extrêmement les liaisons à prendre avec la cour de France,3 n'était point du sentiment qu'on dût entrer dans les projets de la cour de Vienne de tomber sur Votre Majesté … Que, pour ce qui est des affaires d'ici, il espérait à la vérité toujours qu'avec le temps on sortirait de la léthargie, et qu'on serait convaincu peu à peu que la République ne pourrait pas rester les bras tout-à-fait croises; il était mortifié de voir que l'Angleterre paraissait résolue de faire demander de nouveau le secours de 6,000 hommes,4 aussi bien que des vaisseaux de guerre, demande qui était peut-être tout-à-fait hors de saison, qui ferait un très mauvais effet et qui fournirait peut-être une bonne occasion à la France de renouveler ici ses menaces5 et de porter par là l'État à faire un pas de plus envers elle. Au reste, il me dit que les Français débitaient ici que les cours de Danemark et de Suède avaient signé leur convention,6 et que celle de Saxe avait accédé au traité fait entre Vienne et Versailles.“

Hellen berichtet, Haag 30. Juli, in einer zweiten, durch einen Courier Mitchells übersandten Relation: „Le sieur Swart mande au greffier Fagel que le grandchancelier? comte de Bestushew, l'a assuré positivement que l'impératrice de Russie“



1 Christoph von Antivari, österreichischer Resident in Stockholm.

2 Der Prinz hatte in österreichischen Diensten gestanden und war also mit den dortigen Verhältnissen wohl bekannt.

3 Vergl. S. 117; Bd. xii, 395.

4 Vergl. S. 179; Bd. xii, 163. 185.

5 Vergl. S. 64; Bd. xii, 185.

6 Vergl. Bd. xii, 476.