<198> leur maître, autant que la situation et les circonstances où je me trouvais, me le permettraient jamais.

Après ceci, je veux bien vous dire pour votre direction que la situation où mes affaires se trouvent ici, est très critique, de sorte qu'il ne nous faut que d'avoir la réponse de l'Impératrice-Reine à la demande que mon ministre à Vienne lui doit faire, et dont je, vous ai déjà communiqué le précis,1 pour savoir si nous aurons la guerre ou conserverons la paix. Mais, par ce qui m'est revenu par des lettres de Vienne2 du langage que la cour y tient et des préparatifs de guerre qu'on y pousse à toute outrance, je ne dois guère augurer favorablement de cette réponse, et alors la guerre sera inévitable et la cour de Vienne m'y forcera malgré moi; car si elle ne la respire pas et que ses sentiments sont aussi pacifiques qu'elle les affecte, il ne lui coûtera que de s'expliquer clairement là-dessus dans la réponse que j'en attends.

Toutes les nouvelles que je reçois de France, ne parlent que de la résolution qu'on y a prise d'attaquer les îles britanniques,3 et des préparatifs qu'on y fait pour mettre ce projet en exécution. J'espère aussi que les ministres anglais prendront leurs précautions et tiendront les flottes et tout prêt pour déranger un dessein si pernicieux.

Quant aux négociations entre moi et la cour où vous vous trouvez, comme ce serait trop ample de récapituler ici tout ce dont je me suis entretenu avec le sieur Mitchell à l'occasion des dépêches qu'il a reçues par son dernier courrier,4 je me borne seulement à vous dire que j'ai communiqué par écrit au sieur Mitchell5 toutes mes idées de ce que, selon moi, il faudrait faire dans la conjoncture présente. Comme ce ministre ne manquera pas d'en informer sa cour, vous observerez seulement de dire aux ministres, quand l'occasion se présentera, que j'étais bien éloigné de leur prescrire quelque chose au moyen de cela, mais de leur communiquer uniquement ma façon de penser sur ces sujets et de leur ôter toutes fausses idées que des mal intentionnés leur voudraient inspirer, laissant au reste tout à leur pénétration.

Federic.

Nach dem Concept.


7828. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE SOLMS A STOCKHOLM.

Potsdam, 10 août 1756.

Votre rapport du 30 de juillet m'a été rendu, au sujet duquel je ne saurais que vous réitérer ce que je vous ai déjà ordonné par mes lettres antérieures,6 savoir que, pour ôter toute illusion à ma sœur qui l'empêche apparemment de voir les dangers éminents où elle s'expose, vous devez lui faire parvenir des billets, non signés de vous, pour



1 Vergl. S. 162.

2 Vergl. Nr. 7815. 7830.

3 Vergl. S. 179.

4 Vergl. Nr. 7819.

5 Vergl. Nr. 7821.

6 Vergl. S. 119. 172.