<250> employées pour la défense du pays d'Hanovre jusqu'à la fin de février, mais que, ce mois passé, je serais obligé de les mettre en chemin pour la Prusse, pour qu'elles s'y trouvassent vers la mi-mai, à moins que, contre mon attente, la Russie ne se déclarât neutre et que l'Angleterre ne sût la porter par ses canaux qu'elle se contînt dans ses frontières, sans prendre part à la guerre présente. Voilà comme je sacrifierai mes propres intérêts dans ce moment pour ceux de Sa Majesté Britannique, et si ce Prince veut faire une paix qui lui soit glorieuse et avantageuse à son royaume, à moins qu'elle n'exclue ses amis et alliés, mes ennemis me forçant de faire la guerre, j'en bénirai le jour qui y mettra fin.

Voilà ce que vous pourrez dire aux ministres, en leur marquant ma satisfaction des assurances qu'ils m'ont données que mes intérêts y deviendraient ceux de la nation et ma querelle la sienne.

Federic.

Nach dem Concept.


7881. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 21 août 1756.

Les rapports que vous m'avez faits du 13 et du 14 de ce mois,1 m'ont été bien rendus. Comme je ne saurais rien ajouter aux instructions que je vous ai données au sujet des affaires du pays où vous êtes,2 je vous dirai seulement que les affaires avec la Reine-Impératrice s'avancent de jour en jour au point qu'il faut que j'attende sa réponse sur le mémoire que mon ministre à Vienne lui a présenté, et du contenu duquel vous êtes parfaitement instruit, et qu'à moins qu'elle ne se trouve pas entièrement claire et satisfaisante, je ne puis, sans sacrifier la sûreté de mes États et mon honneur même, laisser le temps à mes ennemis d'exécuter toute la noirceur de leurs desseins, qui ne tendent qu'à ma perte totale, si je leur laisse le temps d'arranger leurs cartes; ainsi que vous n'avez qu'à préparer les esprits là où vous êtes à une rupture avec la cour de Vienne, qui saura arriver bientôt, après les chicanes qu'ils me font tous les jours, et les mauvais procédés qu'ils ne cessent de multiplier, venant d'ailleurs de former des camps en Bohême et en Moravie jusqu'à 90,000 hommes, et de faire marquer des camps tout auprès de mes frontières et de garnir celles-ci de troupes légères, tandis qu'il n'y a pas jusqu'ici une tente prussienne tendue, de sorte que la dispute ne roule que sur le mot d'agresseur, dont cependant je ne saurais m'embarrasser, vu qu'il est assez connu que n'est point l'agresseur celui qui commet les premières hostilités, en se voyant sur le point d'être opprimé, mais bien celui qui a pris la résolution et fait des projets pour abîmer entièrement l'autre.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Ueber den Bericht vom 14. August vergl. Nr. 7875.

2 Vergl. Nr. 7761. 7766. 7789. 7831.