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7920. AU PRINCE DE PRUSSE A BERLIN.

[Potsdam], 26 [août 1756].

Mon cher Frère. J'ai déjà écrit à la Reine, en adoucissant les choses, autant qu'on peut les adoucir; ma sceur, à qui j'ai adressé la lettre, la lui remettra.1

Vous avez vu la pièce que j'ai envoyée à Klinggräffen.2 Leur réponse3 est qu'ils n'ont point fait contre moi d'alliance offensive avec la Russie. La réponse est impertinente, haute et méprisante, et pour les sûretés que je leur demande, pas un mot, de sorte que l'épée seule peut couper ce nœud gordien. Je suis innocent de cette guerre, j'ai fait ce que j'ai pu pour l'éviter; mais, quel que soit l'amour de la paix, il ne faut jamais y sacrifier sa sûreté et son honneur. C'est, je crois, de quoi vous conviendrez, vu les sentiments que je vous connais. A présent, il ne faut penser qu'à faire la guerre de façon à faire perdre à nos ennemis l'envie de rompre trop tôt la paix. Je vous embrasse de tout mon cœur. J'ai eu terriblement à faire.

Fr.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


7921. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHWERIN A NEISSE.

Potsdam, 26 août 1756.

Mon cher Maréchal. J'ai bien reçu toutes les lettres que vous m'avez faites depuis le 20 jusqu'au 23 de ce mois. Comme vous aurez vu par la copie de la réponse de la cour de Vienne que le sieur Klinggræffen vous a communiquée,4 que cette cour fière a dédaigné de me répondre à ce qui a fait le principal objet de ma demande, de sorte que je ne trouve pas mes sûretés avec elle, instruit et convaincu d'ailleurs que je suis de sa mauvaise volonté et de ses pernicieux desseins contre moi, il ne me reste ainsi que de prendre mon parti, et c'est en conséquence que je vous avertis que je marcherai le 28 avec mes troupes, pour entrer le 29 en Saxe. Sur quoi, vous vous dirigerez.

Federic.

P. S.

Auch ist Euch auf dasjenige, so Ihr Mir von der Position derer unter Eurem Commando stehenden Truppen zu Frankenstein und zu Hotzenplotz melden wollen, hierdurch in Antwort, wie Ihr wegen der österreichischen grossen Armée in Böhmen mehr Besorgniss und Attention, als wegen der in Mähren stehenden, welche nicht so stark ist, haben müsset. Denn, wie man saget, erstere ihr Lager bei Jaromir nehmen und campiren wird, und selbige alsdenn von dar nur zwei



1 Vergl. Nr. 7913. Dieses Schreiben an die Königin-Mutter liegt nicht mehr vor.

2 Nr. 7795.

3 Vergl. Nr. 7914. 7923.

4 Vergl. S. 278.