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Mais Elle veut bien encore cependant qu'en réponse on déclare ultérieurement à M. de Klinggrfen :

„Que les informations que l'on a données à Sa Majesté Prussienne d'une alliance offensive contre Elle entre Sa Majesté l'Impératrice-Reine et Sa Majesté l'impératrice de Russie, ainsi que toutes les circonstances et prétendues stipulations de ladite alliance1 sont absolument fausses et controuvées, et que pareil traité contre Sa Majesté Prussienne n'existe point et n'a jamais existé.“

Cette déclaration mettra toute l'Europe à portée de juger de quelle valeur et qualité seraient les fâcheux évènements qu'annonce le mémoire de M. de Klinggræffen, et de voir qu'en tout cas ils ne pourront jamais être imputés à Sa Majesté l'Impératrice-Reine.

Et c'est ce que par ordre exprès de Sa Majesté l'Impératrice-Reine on est chargé de faire connaître à M. de Klinggræffen en réponse de son mémoire.

Il2 est facile à la cour de Vienne de nier cette convention; mais, outre les faits qu'on en débite, il y a des indices suffisants qui semblent cependant indiquer ce concert. Au commencement de juin, les troupes russes s'approchèrent des frontières de la Prusse.3 Une armée de 70,000 hommes s'assemblait en Livonie. Dans le même temps, on se préparait à Vienne pour assembler une forte armée en Bohême, qui devait y paraître sous le nom d'armée d'observation. Sur la mi-juin, les troupes russes reçurent ordre de retourner dans leurs quartiers,4 et les camps autrichiens furent différés jusqu'à l'année qui vient. Malgré ces soupçons et ces indices, on aurait été bien aise d'apprendre de la cour de Vienne qu'elle nie des projets qui ne feraient pas honneur à sa modération, si elle avait bien voulu y ajouter un mot de réponse sur



1 Vergl. Nr. 7795 S. 164.

2 Das Folgende bis zur Péroraison lautet im ersten Entwurf: „On a bien cru que la cour de Vienne nierait cette convention; on aurait été bien aise de l'apprendre par sa bouche, si en même temps elle avait voulu y ajouter les assurances qu'on lui demandait; mais, comme elle ne répond point aux points essentiels du mémoire du sieur Klinggræffen, qui insiste sur des assurances que l'Impératrice-Reine n'attaquera le Roi ni pendant le cours de cette année, ni pendant la suivante, il est fâcheux que Sa Majesté se trouve trompée dans son attente; surtout en combinant les actions et les paroles de la cour de Vienne, on a bien de la peine à accorder ses paroles pacifiques avec ses démonstrations guerrières. En bonne foi, peut-elle prétendre que le Roi croie ses intentions pacifiques, lorsqu'une armée de 90,000 hommes campe en Moravie et en Bohême, sur les frontières de la Silésie, pendant que les troupes prussiennes se trouvaient encore dans leurs quartiers? Une puissance qui aurait désiré le maintien de la paix, aurait déclaré positivement qu'elle n avait aucun dessein d'attaquer son voisin, et l'on serait convenu amiablement de part et d'autre d'écarter ce qui réciproquement pouvait donner de l'ombrage et entretenir la défiance. Mais la modération de la cour de Vienne est d'autant plus feinte que, ne répondant au mémoire du sieur Klinggræffen qu'avec hauteur et mépris, sans toucher la partie essentielle, elle veut laisser assez de soupçons au Roi, pour lui donner lieu à commettre les premières hostilités, afin de pouvoir réclamer le secours de ses alliés, sous prétexte de l'agression commise par l'armée du Roi.“ Hier schliesst der erste Entwurf.

3 Vergl. Bd. XII, 427.

4 Vergl. S. 15. 41; Bd. XII, 479.