<292>ratrice-Reine à la dernière déclaration que mondit ministre à Vienne a eu ordre de lui demander; elle est conçue en termes fiers, et excepté qu'elle renferme un démenti de l'Impératrice-Reine sur son concert pris avec la Russie pour m'attaquer ensemble, il ne s'y trouve pas le mot de réponse par rapport à la demande principale, savoir que l'Impératrice-Reine promettrait de ne m'attaquer ni cette année-ci, ni pendant le cours de la prochaine. Me référant là-dessus à l'entretien que je viens d'avoir avec le sieur Mitchell,1 duquel il fera son rapport à sa cour, j'ajouterai seulement que, comme la mauvaise volonté des Autrichiens se manifeste si clairement qu'elle fait, et que leurs armées qui campent en Bohême et Moravie, augmentent non seulement en nombre d'un jour à l'autre, mais que la cour de Vienne est résolue, selon ce qui m'en est revenu, de les faire marcher vers mes frontières de la Silésie, que je ne saurais, dis-je, tarder plus longtemps de penser efficacement à ma sûreté et de prévenir mes ennemis.

Federic.

P. S.

Après vous avoir déjà fait ma dépêche d'aujourd'hui, j'ai trouvé bon de vous communiquer ci-clos in extenso une copie de la réponse de l'Impératrice-Reine, avec des notes2 que j'y ai mises pour mieux expliquer les véritables circonstances des affaires comme elles sont tout naturellement. Vous en ferez un bon usage, quoique je ne veux point que vous en laissiez tirer des copies pour qui que ce soit, puisque ces remarques sont plutôt pour vous instruire et pour vous mettre à même de pouvoir vous expliquer, quand on vous en parlera, que pour quelque autre usage. J'en ai fait remettre une copie au sieur Mitchell.3 Quoique la réponse que la Reine-Impératrice m'a fait faire, soit assez dure et déclare assez les mauvaises intentions qu'on a contre moi, et que je pourrais me le tenir pour dit, cependant, par des sentiments de modération et pour n'oublier rien de ce qui [pourrait] étouffer encore une guerre fâcheuse dès son commencement, de même que pour convaincre tout le monde raisonnable que ce n'est pas moi au moins qui la commence légèrement, j'ai fait encore un essai auprès de l'Impératrice pour voir s'il n'y a pas moyen de conserver la tranquillité publique et de prévenir toutes les suites d'une funeste guerre. Quoique je crois avoir tout lieu de ne me promettre rien de la réponse qui en suivra, et qu'en attendant je ne laisserai pas de poursuivre les mesures que j'ai commencé de prendre pour ma sûreté, cependant j'ai voulu tout tenter pour prévenir les maux de guerre.

Ce qui me fâche le plus dans ces circonstances c'est que j'ai été mis malgré moi dans la nécessité de faire marcher mon armée en Saxe pour commencer mes opérations contre les Autrichiens; mais outre



1 Nr. 7930.

2 7923.

3 Vergl. Nr. 7930. Dieser Satz ist in dem sonst gleichlautenden P. S. für Knyphausen wahrscheinlich fortgeblieben.