<308> électeur d'Hanovre, y accède préalablement, et que les deux cours impériales s'arrangent tant pour le secours que la Saxe doit s'en attendre en cas de besoin, que sur la part que cette dernière aura au butin.“

Dans la même dépêche il enjoint au sieur d'Arnim: „D'entretenir adroitement la jalousie de la Russie contre la puissance de la Prusse, de louer et d'applaudir à tous les arrangements que l'on pourrait prendre contre cette couronne.“

Par une dépêche de décembre 17521 il fait insinuer à la Russie: „Que cette cour devait promptement remédier aux plaintes des Polonais touchant la Courlande, afin que ce duché ne devînt pas la proie d'un voisin remuant et ambitieux.“

Les dépêches du 6, du 15 et du 20 février 1754 roulent sur des avis que le comte Brühl donne au ministère de Pétersbourg des arrangements de commerce, de l'établissement des cours de monnaie et des armements des Prussiens. Ce ministre accompagne ces communications de ces réflexions : „C'est,“ dit-il, „pour ruiner le commerce de la ville de Danzig et pour s'agrandir dans la Prusse Polonaise.“

On compilerait un gros volume de tous les mensonges que ce ministre a débités à Pétersbourg, à Vienne, à Paris, à Londres touchant le payement des billets de la Steuer,2 pour noircir la Prusse, ses correspondances de l'année 1753 ne roulant presque que sur ce sujet.

Lorsqu'on établit pour principe fondamental en Russie, dans des assemblées du Sénat tenues à Moscou et à Pétersbourg, d'écraser le roi de Prusse par des forces supérieures,3 dès que l'occasion se présenterait pour le réduire à son premier état de modicité, le comte de Brühl fait insinuer par sa dépêche du 9 d'avril 1754 : „Qu'il est très bien informé des desseins du roi de Prusse sur la Prusse polonaise, et que la nécessité, devenant plus grande tous les jours, obligeait la Russie d'entretenir une forte armée en Livonie.“ Sur quoi, on lui répond …: „Il faut que vous attendiez le moment où le chevalier sera désarçonné, pour lui donner le coup de grâce.“ 4

A quoi, le comte Brühl répond par la dépêche du 11 novembre 1755 :

„Les délibérations du Grand-Conseil5 sont d'autant plus glorieuses à la Russie qu'il ne saurait y avoir rien de plus profitable à la cause commune, que d'établir d'avance les moyens efficaces pour ruiner la trop grande puissance de la Prusse et l'ambition non douteuse de cette cour.“

Dans une dépêche du 23 novembre 1755 est encore :




1 Vergl. Bd. IX, 323.

2 Vergl. Bd. IX, 487; X, 537.

3 Vergl. Bd. X, 85 — 439 ; XI, 439.

4 Vergl. Bd. X, 79.

5 Vergl. Bd. XI, 430. 439. 440.