<316> m'ont obligé indispensablement de prendre d'abord mes sûretés contre une cour ennemie, d'autant plus dangereuse, parceque, sous l'apparence trompeuse d'amitié, elle avait juré ma perte, et que, par conséquent, je devais, selon tous les règles de droit, avant toute autre chose mettre dans l'impuissance d'exécuter ses pernicieux desseins. Mais, pour vous convaincre d'autant plus que ce que je vous avance ici, ne sont pas des conjectures ou des soupçons à pure perte, je vous communique ciclos un extrait des différentes dépêches que le comte de Brühl a faites de temps en temps aux ministres saxons aux cours étrangères,1 et que je puis vous garantir d'autant plus authentique que je suis à même de le prouver par les dépêches in extenso dont cet extrait ne contient que le précis.

Vous ne manquerez pas d'en faire un bon usage partout où il conviendra, sans cependant en donner des copies à qui que ce soit, et ferez remarquer aux ministres anglais2 qu'ayant des preuves si parlantes en mains de la mauvaise intention d'un ministre tout-puissant sur l'esprit de son maître, et [comme] d'ailleurs l'expérience du passé, quand la cour de Saxe joignit ses forces l'an 1744 à celles des Autrichiens en Bohême et invita, l'année suivante, les troupes de la Reine-Impératrice à traverser la Saxe, pour attaquer l'électorat de Brandebourg, me devait apprendre à quoi je devais m'attendre d'un si dangereux voisin, dès que je serais entièrement occupé d'autre part, j'espérais que tout le monde raisonnable conviendrait que, dans la situation présente où je me trouve, je n'aurais pu laisser derrière moi, sans m'exposer à des dangers éminents et au risque de ma perte totale, un ennemi qui m'aurait porté le coup fatal, quand je n'aurais pas été à même de l'en empêcher.3

Federic.

Nach dem Concept.


7949. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Seyda, 31 août 1756.

Votre dépêche du 20 de ce mois m'est bien parvenue, et comme je viens de vous expédier deux exprès, l'un immédiatement après l'autre,4 chargés de dépêches importantes de ma part, qui serviront à vous instruire d'une manière circonstanciée de l'état présent des affaires, il faudra que vous soyez fort vigilant, pour faire le meilleur usage que possible de tout ce que je vous en ai mandé; vous assurant d'ailleurs que je persiste encore toujours dans la même façon de penser



1 Vergl. unter Xr. 7936 S. 307—309.

2 An Hellen: „Aux principaux régents, à qui même vous saurez laisser lire l'extrait d'un bout à l'autre, qu'ayant des preuves etc.“

3 An Hellen folgt noch: „Au reste, mon intention est que vous devez pareillement communiquer, sur tout ce qui est dessus, avec le prince Louis de Brunswick.“ Vergl. S. 217.

4 Nr.. 7928. 7936.