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8025. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A PARIS.

Quartier de Sedlitz, 13 septembre 1756.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 3 de ce mois. La surprise que le sieur Rouillé a fait paraître, quand vous l'avez assuré, comme c'est exactement conforme à la vérité, qu'il ne subsiste jusqu'à présent aucun autre engagement entre moi et l'Angleterre que celui de la convention de neutralité de l'Allemagne, vous doit servir de sûr garant de ce que je vous ai marqué par mes dépêches antérieures sur les mauvaises insinuations que le comte de Starhemberg avec la clique autrichienne avaient faites aux ministres de France, et sur la facilité avec laquelle ceux-ci s'en laissent imposer pour ajouter foi à tous les mensonges, calomnies et autres choses controuvées qu'on leur débite à mon égard. Je ne désespère cependant pas que le temps et les évènements ne fassent tomber le bandeau fatal dont les Autrichiens ont fasciné les yeux aux ministres de France, pour s'apercevoir des vastes vues de la cour de Vienne, au grand préjudice de la France même; je souhaite seulement que cela ne soit pas trop tard alors pour y remédier.

Comme je ne doute pas que l'entrée avec mon armée en Saxe, à laquelle je me suis vu forcé, ne fasse d'abord jeter de hauts cris en France contre moi, je crois vous avoir suffisamment instruit1 de quelle façon vous aurez à vous expliquer à ce sujet pour arrêter la fougue française. Mais ce que je veux bien vous dire encore pour votre direction, et dont vous saurez laisser entrevoir quelque chose au sieur de Rouillé, c'est qu'il n'y a pas encore toute espérance perdue d'accommoder les choses amiablement avec le roi de Pologne, électeur de Saxe,2 de façon qu'il sorte avec honneur et dignité de son embarras et que je trouve également ma sûreté et mon avantage; sur quoi je ne saurais vous dire à cette heure précisément quelque chose, mais dont je vous informerai par un courrier, d'abord que l'affaire aura pris consistance. En attendant, vous tâcherez de ménager les esprits des ministres de France, afin qu'ils ne prennent pas quelque résolution précipitée.

Federic.

Nach dem Concept.


8026. AN DEN GENERALFELDMARSCHALL VON DOSSOW UND AN DES GENERALLIEUTENANT ERBPRINZ VON HESSEN-CASSEL LIEBDEN, SOWIE AUCH AN DEN GENERALMAJOR VON JUNGKEN IN WESEL.3

Hauptquartier Sedlitz, 13. September 1756.

Durchlauchtigster Fürst, freundlich lieber Vetter, sowie auch Mein lieber Generalfeldmarschall von Dossow und Generalmajor von Jungken.



1 Vergl. Nr. 7928. 7936.

2 Vergl. Nr. S024.

3 In simili an den Generallieutenant Baron de la Motte in Geldern.