<389> assurant de la vive tendresse avec laquelle je suis, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


8035. AU CONSEILLER PRIVÉ VON DER HELLEN A LA HAYE.

Quartier général de Sedlitz, 14 septembre 1756.

J'ai reçu votre rapport du 4 de ce mois,1 et je continuerai à faire des instances auprès de la cour d'Angleterre à ce qu'elle finisse sur un pied équitable avec la République, et vous pouvez compter que de mon côté je n'omettrai rien de ce qui pourra conduire à une heureuse fin une œuvre si salutaire et indispensable pour la bonne cause et la religion. Comme, au reste, mes occupations actuelles ne me permettent pas de vous envoyer d'ici la dépêche ostensible que vous me demandez par votre rapport susallégué, ni d'entrer dans les arguments qui pourraient être employés vis-à-vis du bourgmestre Hop, j'ai commis à mes ministres du département des affaires étrangères de minuter pareille dépêche et de vous l'envoyer.2 En attendant, vous tâcherez toujours de faire valoir auprès dudit sieur Hop et des autres membres de l'État l'argument suivant, savoir que la cour de Vienne et celle de France se garderaient bien de déclarer ouvertement leurs mauvaises et dangereuses vues contre la religion protestante, mais qu'elles avaient choisi le biais d'attaquer avant toute chose, sous différents autres prétextes, les plus puissants princes d'Allemagne, qui sont en état de servir de boulevard à la religion protestante et à la liberté de l'Empire, sans y faire intervenir le nom de religion, pour retenir d'autant mieux la république de Hollande dans la sécurité et dans l'inactivité où elle a paru être jusqu'ici, étant clair que, dès lors que lesdits princes d'Allemagne se trouveraient affaiblis et épuisés de forces, la religion protestante et l'indépendance de la République viendraient à tomber d'elles-mêmes.

Vous tâcherez donc de bien faire comprendre au sieur Hop et aux autres bien intentionnés à quel point il serait dangereux pour la République, si les troupes autrichiennes et françaises venaient à entrer dans le pays de Clèves, et de quelle conséquence il serait, si elles trouvaient moyen de s'y nicher, vu qu'en pareil cas la République ne pourrait faire ni des augmentations dans ses troupes, ni trouver des alliés desquels elle pourrait tirer des secours; mais qu'au contraire elle se verrait dépendante de l'Autriche et de la France, et qu'il en serait fait de sa liberté. Qu'au surplus la prudence exigeait que, lorsqu'il s'agissait de la ruine ou du bien-être d'un État, on sacrifiât plutôt quelque partie de l'intérêt des particuliers qui le composent, et qu'on ne prit



1 Vergl. den Auszug aus diesem Bericht unter Nr. 8027.

2 Vergl. Nr. 8027.