<452> pas si proche, j'attendrai plus tranquillement la fin de la farine de nos gens; mais si, par hasard, Browne se trouvait à Budin avec un gros détachement de son armée, je serais obligé d'en avertir le maréchal de Schwerin, pour que ses mouvements fussent concertés avec les vôtres.

Nous faisons ici ce que nous pouvons pour affamer ces gens de la montagne ; mais, à vous parler vrai, je ne jurerais pas que l'affaire ne durât jusqu'au commencement d'octobre. Adieu, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


8112. AU FELD-MARÉCHAL DE KEITH AU CAMP DE JOHNSDORF.

[Sedlitz], 24 [septembre 1756].

Je viens de recevoir les nouvelles ci-jointes du maréchal de Schwerin du 21. Il est sur la Metau à un endroit nommé Nahoran, il a poussé un corps commandé par Buccow, fort du régiment de Nadasdy, de Batthyany et Kolowrat-dragons, et du régiment d'infanterie de l'Empereur. Ce corps appartient à l'armée de Browne; il a repassé l'Elbe, à ce que croit Schwerin, pour se joindre à cette armée. Schwerin me mande encore que Piccolomini commande à Kœniggraetz un corps de 14 régiments: voilà tout ce qu'il sait des ennemis; mais comme il s'en approche, dans peu de jours il en saura davantage. Je crois, Monsieur, que, si vous envoyez des partis de hussards au delà de l'Elbe et sur vos devants, vous ne pouvez pas manquer d'être bien instruit de ce qui se passe là-bas; toutefois parait - il sûr que Browne, n'étant pas en force, est hors d'état d'entreprendre; la seule chose que pourrait faire Piccolomini, s'il s'échappe à M. de Schwerin, est de marcher du côté de la Lusace, et il est de la dernière nécessité d'en être averti à temps, pour s'arranger là-dessus.

Quant aux Saxons, je ne saurais vous dire précisément pour combien ils ont de vivres, mais la misère s'y met, et toutes les petites choses leur manquent. Je voudrais bien que cela fût déjà fini, mais je commence à m'apercevoir qu'ils attendent dans l'espérance de quelque secours; dès qu'ils verront que cette ressource leur manque, c'en sera fait. Il faut d'ailleurs que le château de Tetschen soit conservé jusqu'à ce que toute l'armée se trouve en Bohême; vous voudrez bien fournir la garnison tant de munitions de guerre que de bouche. Ce poste, dans la situation présente, devient important; il achève de serrer la gorge aux Saxons, et des que leur armée sera rendue, il me devient nécessaire pour le transpurt de nos vivres. Adieu, mon cher Maréchal, je vous embrasse.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.