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Pour ce qui est d'un traité offensif entre la cour de Pétersbourg et celle de Vienne dans le mois de janvier passé, je le crois absolument faux, et je suis persuadéque cette cour n'est entrée dans aucun engagement avec la cour de Vienne depuis le traité de 1746,1 lequel Sa Majesté Prussienne sait être absolument défensif.

Je ne peux que répéter ce que je vous ai dit dans ma dernière lettre,2 que, si Sa Majesté Prussienne attaque l'Impératrice-Reine, cette cour la soutiendra avec une armée puissante, mais, au contraire, si le roi de Prusse est attaqué par l'Impératrice-Reine, la Russie demeurera neutre. J'ai l'honneur d'être etc.“

Sedlitz, 27 septembre 1756.

Monsieur Mitchell. J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 25 de ce mois, et vous remercie bien des avis que vous avez bien voulu [me] communiquer. Il ne reste qu'à voir présentement si les Russes sont effectivement aussi méchants qu'ils le voudraient paraître, mais je me flatte encore que, leur premier feu jeté, le chevalier Williams trouvera moyen encore de les radoucir et que le temps d'hiver saura les calmer. Je serais, au reste, bien aise, quand je pourrai m'entretenir avec vous sur toutes ces affaires, et, en attendant, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im British Museum zu London.


8129. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Michell berichtet, London 10. September: „Le lord Holdernesse m'apprit qu'il envoyait ce soir un courrier à Dresde, qui passerait de là à Vienne, avec ordre aux ministres anglais qui y résidaient,3 d'y plaider la cause de Votre Majesté, d'y justifier Sa conduite et d'y faire voir la nécessité où Elle avait été de Se comporter comme Elle faisait, aussi bien que le dessein où était le Roi de faire cause commune avec Elle dans les conjonctures présentes. Le même langage sera tenu par les ministres anglais dans toutes les autres cours de l'Europe, et, en outre, à Constantinople, où l'on se propose d'envoyer un courrier à cet effet.“

Michell berichtet, London 14. September: „Le lord Holdernesse m'a assuré qu'on continuait à convenir ici des justes motifs que Votre Majesté avait eu de faire traverser Son année par la Saxe, pour aller prévenir les mauvais desseins que les Autrichiens avaient formés contre Elle, aussi bien que de reconnaître la nécessité où Se trouvait Votre Majesté de prendre toutes les précautions que Sa prudence

Sedlitz, 27 septembre 1756.

J'ai reçu vos rapports du 10 et du 14 de ce mois, par lesquels j'ai vu à mon entière satisfaction les sentiments inébranlables d'amitié du roi d'Angleterre, et la façon dont le ministère, tout comme la nation, pense sur mon sujet. Vous ne manquerez en rien pour cultiver ces sentiments, et, comme je fais à présent communiquer au sieur Mitchell par mes ministres à Berlin les pièces les plus authentiques qu'on puisse trouver pour lui faire voir toute l'étendue de la noirceur de mes ennemis,4 j'espère qu'on y trouvera de quoi justifier mes démarches.

Federic.



1 Vertrag von Petersburg, d. d. 22. Mai (s. v.) 1746. Vergl. Bd. V, 579.

2 Vergl. Nr. 8109.

3 Keith und Steinberg.

4 Vergl. S. 377. 412.