<49> façon un peu froide envers ceux auxquels il le conviendra, que raisonnablement on ne saurait trouver rien à redire que je prenne quelques arrangements pour la sûreté de mes États, tandis que d'autres puissances, à ce qui était connu à tout le monde, faisaient défiler force de troupes pour former de grands campements vis-à-vis de mes frontières, et qu'on ne saurait pas disconvenir que le cas, quand je faisais marcher peu de régiments en Poméranie, en en retirant d'autres, était bien différent, à ce qu'on apprenait, de ce qui se passait en Courlande et en Bohême. Quant à mes généraux et officiers qui avaient été au Karlsbad, il ne s'était agi d'aucun rappel, mais qu'il était bien naturel qu'ils en revinssent, après que leur cure et le temps de leur congé étaient finis.

Pour ce qui regarde le lord Stormont, vous tâcherez de calmer au mieux ses inquiétudes, en attendant qu'il aura des nouvelles du sieur Mitchell; je suis cependant bien aise de vous faire observer à cette occasion qu'il faut bien qu'il soit un peu neuf aux affaires et qu'il soit dépourvu encore de bonnes instructions de sa cour, puisqu'en tout ce qu'il vous a dit sur les affaires, il m'a paru qu'il n'a fait que l'écho de ce que le sieur Gross lui a inspiré.

Au surplus, c'est à présent que les rapports de Pétersbourg, tout comme ceux de Vienne, deviendront fort intéressants, c'est pourquoi vous tâcherez de vous en procurer au possible, afin que je sache juger par là si l'une ou l'autre des deux cours voudra encore tenter quelque entreprise dans le courant de l'année présente, ou si elle s'écoulera tranquillement encore.

Comme il a couru un bruit vague ici que la France avait accordé des subsides à la cour de Dresde et lui a fait faire de fortes remises en argent, je ne crois rien à la vérité de ce bruit; malgré cela, vous ferez bien d'éclairer ce bruit et d'avoir l'œil là-dessus. Vous aurez, d'ailleurs, une attention scrupuleuse sur toutes les dispositions que les Saxons s'avisent de faire, et s'ils font assembler des magasins et auxquels lieux; aussi crois-je que, dans les recherches que vous ferez làdessus, vous saurez vous servir bien utilement du major Henning.1

Federic.

Nach dem Concept.


7676. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Kinggräffen berichtet, Wien 30. Juni: „J'ai remarqué et le fais presque tous les jours qu'il n'y a plus d'entretiens entre le comte Kaunitz, le vicomte d'Aubeterre et le comte de Torre-Palma, qui étaient si fréquents il y a quelque temps,

Potsdam, 10 juillet 1756.

Votre rapport du 30 de juin m'a été rendu. Selon ce que vous me marquez, par le post-scriptum que vous y avez ajouté, je com-



1 Vergl. Bd. X, 153; XII, III. 485.