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8218. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[Struppen,] 16 octobre [1756].

Ma très chère Sœur. J'espère, ma très chère sœur, que cette lettre vous tirera de toute inquiétude. Browne a voulu délivrer les Saxons avec 8,000 hommes qu'il a conduits à leur secours. Il a trouvé un gros corps de Prussiens qui l'ont arrêté. J'ai volé de Bohême en Saxe avec 15 escadrons. L'armée saxonne a voulu sortir de son poste, et elle s'est fourrée dans un cul de sac, où elle a été entourée par mes troupes de tous côtés Tout cela s'est fait, sans qu'on nous ait tué un homme. Ils ont demandé à se rendre. Le 14 Browne s'est retiré et nos hussards ont défait son arrière-garde. Toute l'armée saxonne est à moi; je la prends à mon service et ce petit coup de filet terminera la campagne. Je vous embrasse de tout mon cœur, en vous assurant que je suis avec la plus parfaite amitié, ma très chère sœur, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Je vous demande pardon de ce griffonnage; je suis horriblement occupé.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


8219. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[Struppen,] 16 [octobre 1756].

Ma très chère Sœur. Non, ma chère sœur, je vous en conjure, ne croyez pas les nouvelles fausses que mes ennemis ébruitent; nous avons les Saxons prisonniers, personne de nous n'est malade, blessé, ni tué, je vis et pour vous aimer de tout mon cœur, ce que je ferai tant que je serai au monde, étant, ma très chère sœur, votre fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.


8220. AU PRINCE DE PRUSSE AU CAMP DE LOBOSITZ.

[Struppen,] 16 [octobre 1756].

Mon cher Frère. L'arrière-garde de Browne a été bien frottée; il y a perdu plus de 300 hommes, il court encore; lui et Hadik y ont été en personne. C'est le jour de Thérèse que les Autrichiens ont célébré. Ayez toujours l'almanach à la main, quand ils font des feux de joie. Je vais dans l'instant signer avec les Saxons; je dois régler encore leurs vivres, leur garnison, les prendre à serment, leur nouveau