<96>bassadeur de France, avait répondu à sa cour qu'il n'aurait pas besoin de se donner beaucoup de peine à cet égard, d'autant que l'autre ne demandait pas mieux que de faire la moitié du chemin, mais que son zèle pour la gloire et pour les vrais intérêts de sa souveraine l'engageait de ne pas se précipiter trop et d'attendre plutôt des ordres réitérés, et que là-dessus il avait exposé, avec autant de fermeté que de franchise, combien en bon serviteur il croyait convenir aux intérêts de l'impératrice de Russie de né pas se départir de son alliance avec l'Angleterre,1 Qu'il savait, de plus, que cette réponse n'avait pas laissé de faire quelque impression, et qu'il espérait que ce que le sieur Keith aurait fourni du depuis audit ambassadeur, l'aura mis en état d'écrire encore plus fortement à sa cour, et qu'il faudrait voir quel effet cela produirait; mais que, supposé que l'impératrice de Russie eût déjà pris son parti, l'unique chose qui resterait à faire, était que l'Angleterre tâche d'effectuer, au moyen de grosses largesses semées à propos à Pétersbourg, que les nouvelles liaisons n'aient point d'effet dans l'exécution. Que, généralement, il était plus facile d'empêcher cette cour d'agir que de la faire marcher; qu'il croyait ce moyen encore plus aisé dans la conjoncture présente. Qu'il lui était revenu que ceux qui favorisaient le nouveau système, avaient fait accroire à l'impératrice de Russie que les liaisons entre Votre Majesté et la cour de Londres étaient aussi peu naturelles que celles entre la cour de Vienne et de Versailles; qu'elles seraient de fort peu de durée et que, la Russie se rapatriant avec la France, les unes et les autres se rompraient bien vite; que le tout rentrerait alors dans l'ancien ordre; que l'Angleterre serait forcée de lui donner toujours de gros subsides et qu'en attendant elle tirerait ceux de France. Le sieur Yorke me pria qu'en mandant ces avis à Votre Majesté, de La supplier de vouloir bien ne pas le nommer, d'autant que cela lui gâterait de très bons canaux. Je crois que, sans compter les lettres qu'il peut avoir reçues du sieur Keith, il a tiré ces nouvelles en partie des lettres secrètes du sieur Swart,2 et le reste peut-être du comte Golowkin, qu'il ne voudrait pas compromettre. Il me dit encore avoir appris aussi, non de sa cour, mais d'ailleurs, que le sieur Fox tâchait d'engager le chevalier Williams de demander lui-même son rappel, en l'assurant qu'il aurait soin de lui à son retour à Londres; qu'il supposait que ce ministre ne manquerait pas de suivre. Que son départ ferait peut-être un bon effet à Pétersbourg, où il n'était guère aimé;3 mais que, pour lui, il aurait souhaité que sa cour l'eût fait revenir depuis longtemps, d'autant qu'avec tout son esprit il n'avait fait que gâter les affaires.“

Hellen berichtet ferner über den Vorschlag Yorke's, durch Vermittelung des Prinzen Ludwig von Braunschweig den Grafen Bentinck für die englisch-preussische Partei zu gewinnen.4

Potsdam, 20 juillet 1756.

J'ai bien reçu votre rapport du 13 de ce mois, par le contenu duquel j'ai vu avec bien de la satisfaction la manière dont vous vous êtes acquitté pour exécuter les ordres dont je vous ai chargé par rapport aux insinuations à faire à quelques ministres de la République.

Vous remercierez le sieur Yorke par un compliment bien affectueux de ma part de l'avis confident qu'il m'a donné par vous de ce qui se trame en Russie avec les Autrichiens contre moi, en l'assurant du secret inviolable que je lui en garderai. C'est une chose assez singulière qu'on veuille du mal à l'Angleterre et à moi, à cause de ce que nous sommes convenus de conserver la paix et la tranquillité de l'Allemagne, et de ce que nous avons donné la garantie pour la conservation de la religion protestante5 dans le pays de Cassel, dans l'état où elle est.



1 Vergl. S. 27. 35.

2 Vergl. S. 15. 41.

3 Vergl. S. 32.

4 Vergl. S. 93.

5 Vergl. Bd. XII, 532.