7668. AU PRINCE DE PRUSSE A BERLIN.

Potsdam, 8 [juillet 1756].

Mon cher frère. Je vous suis très obligé de votre obligeant souvenir. Je prends les eaux39-1 pour nettoyer une vieille carcasse usée et la mettre en état de soutenir la fatigue. Je ne sais encore ce qui arrivera de tout ceci; mes nouvelles sont remplies de si étranges contradictions qu'il est impossible de voir clair dans l'avenir. Je compte demeurer dans la situation où je suis, jusqu'à ce que le nuage qui me couvre les yeux, se soit dissipé et que nos ennemis prennent une résolution décisive; en attendant, mon ouvrage est fini, et je me divertis le mieux que je peux, attendant avec une parfaite égalité d'âme si mes voisins veulent être rossés, ou s'ils veulent que nous demeurions en repos. Je vous embrasse, mon cher frère, en vous priant de me croire avec une parfaite tendresse, mon cher frère, votre très âdèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung. Eigenhändig.



39-1 Vergl. S. 26.