7705. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 15 juillet 1756.

J'ai bien reçu votre rapport du 9 de ce mois. Quand vous marquez qu'un certain ministre à Vienne75-4 continue de garder le silence sur les armements des Autrichiens, il faut que je vous dise sur cet article qu'en premier lieu j'ai observé depuis quelque temps, même par<76> plusieurs de vos rapports immédiats, que les deux cours impériales ne marquent plus la même confidence que ci-devant à la cour du susdit ministre, mais qu'elles se cachent envers elle. En second lieu, que les Autrichiens ne voudront faire leurs démonstrations qu'après la récolte de grains, et que d'ailleurs on peut donner beaucoup d'ordres à Vienne aux régiments dans les provinces, sans que le ministre en question en soit instruit, qu'après que l'éclat et le grand bruit en arrivent. La troisième raison peut être que ce ministre envisage d'un œil indifférent ces armements, sachant qu'ils ne se font pas contre sa cour, et que, du reste, il lui importe peu que les Autrichiens me veuillent faire la guerre ou non.

En attendant, toutes les lettres que je reçois de la Silésie, de même que des différents lieux de l'Empire, sont remplies des préparatifs militaires extraordinaires que les Autrichiens font en Bohême et en Moravie avec un empressement peu commun. Voilà ce qui doit vous animer plus encore de me procurer des nouvelles sûres et si fraîches qu'il sera possible, tant de Pétersbourg que de Vienne, où je crois que le ci-dessus dit ministre rompra à la fin le silence sur ces objets. Vous donnerez, surtout, une attention scrupuleuse sur tout ce qui se fait et s'arrange en Saxe à ce sujet, et sur les mesures que ces gens-là prennent, afin de m'en informer avec toute l'attention possible.

Federic.

P. S.

[Potsdam], 16 juillet 1756.

Je viens d'apprendre de bonne main,76-1 à ma surprise, qu'il y a quelques jours que les Saxons viennent d'abandonner la ville de Wittenberg et d'en retirer la garnison à Dresde; qu'on rappelle tous ceux qui ont eu congé des régiments d'infanterie, sous prétexte de travailler à la réparation des chemins, et qu'on cherche à remonter la cavalerie; enfin qu'on faisait approcher les troupes vers Dresde et que tous leurs quartiers étaient changés. Mon intention est donc que vous devez approfondir au mieux les véritables raisons qui ont opéré ce changement soudain, et que vous devez tâcher de votre mieux d'avoir au plus tôt possible une liste bien exacte des nouveaux quartiers des troupes, que vous m'enverrez par un exprès, sans bruit. Du reste, vous devez être extrêmement attentif sur toutes les dispositions et arrangements militaires qu'on fera là-bas, de même que sur les desseins qu'on pourra avoir par ces remuements, et surtout s'il est vrai que les Autrichiens assemblent de gros magasins en Bohême aux frontières de la Saxe, pour m'en informer avec la dernière exactitude.76-2

Nach dem Concept.

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75-4 Flemming.

76-1 Bericht Winterfeldt's, Berlin 13. Juli.

76-2 Für das Postscriptum des Erlasses liegt folgende eigenhändige Weisung an den expedirenden Cabinetssecretär vor „An Maltzahn: Weiln Ich höre, dass sich die Sachsen nach Dresden ziehen und also andere Quartiere kriegen, soll er zusehen, Mir bald eine accurate Liste von ihrer Einquartierung zu schicken und von ihre Dispositions benachrichtigen.
     Friderich.